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Breve

Chantage du Roi du Maroc : L'affaire de deux journalistes français renvoyée en procès

Publié
Les journalistes Catherine Graciet et Eric Laurent impliqués dans cette affaire. /DR
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Le dossier des journalistes Eric Laurent et Catherine Graciet, soupçonnés d'avoir tenté de faire chanter la famille royale marocaine, a été renvoyé en procès, a appris ce mercredi l'AFP de source proche du dossier. Dans une ordonnance de onze pages datée du 2 février, et consultée par l’agence, les juges d'instruction chargés de cette enquête ont ordonné un procès pour «chantage» pour les auteurs en 2012 d'un précédent ouvrage sur le monarque chérifien Mohammed VI, intitulé «Le roi prédateur». Les juges ont toutefois abandonné les poursuites pour «extorsion de fonds par menace».

«Comme trop souvent, l'ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel est un copier-coller du réquisitoire», ont réagi Me William Bourdon et Me Bertrand Repolt, avocats d’Eric Laurent. «Depuis l'origine, une mécanique judiciaire s'est mise en route avec tapage et orchestration, sans aucun fondement factuel. Eric Laurent devra être relaxé du chef de chantage», ont-ils estimé.

Cette affaire avait éclaté à l'été 2015, quelques mois avant la parution programmée d'un nouveau livre de ces journalistes sur le Maroc. Le 23 juillet, Eric Laurent avait contacté le secrétariat particulier du Roi Mohammed VI en vue d'obtenir un rendez-vous, finalement organisé le 11 août dans un palace parisien, avec un émissaire de la monarchie, par ailleurs avocat. Lors de cette rencontre, le journaliste lui avait annoncé la publication prochaine d'un second tome sur le monarque, avec des informations «potentiellement embarrassantes pour la monarchie».

Les versions divergent ensuite. Eric Laurent évoque un accord financier en vue de la non-publication de l'ouvrage. Le Royaume, qui a été défendu au cours de la procédure par Eric Dupond-Moretti, désormais ministre de la Justice, assure que la proposition émanait du journaliste, qui réclamait trois millions d'euros.

Le 20 août, le Maroc avait déposé plainte à Paris et une enquête a été ouverte. Deux autres rencontres suivaient, le 21 et le 27 août, au cours desquelles la somme négociée était ramenée à deux millions d'euros, poursuit l'AFP, rappelant qu’à l'issue de ce dernier rendez-vous, les deux journalistes avaient été interpellés en possession de 80 000 euros.

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