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Grand Angle

UA : Le Maroc réagit au communiqué du CPS sur le Sahara

Le communiqué du Conseil de la paix et de sécurité du 18 mars a fait grincer des dents à Rabat. Si le ministre des Affaires étrangères est resté mesuré dans sa critique, une source diplomatique marocaine a dressé un réquisitoire contre le Kenya.

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Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères du Maroc / DR
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Le Maroc considère comme nul et non avenu le communiqué du Conseil de la paix et de sécurité, publié jeudi 18 mars sanctionnant les travaux de la réunion du 9 mars au niveau des chefs d’Etats. «C’est un non événement», a souligné le ministre des Affaires étrangères lors d’un point de presse animé conjointement, ce vendredi, avec son homologue guinéen Ibrahim Khalil Kaba.

Nasser Bourita est persuadé que «le texte a été modifié», rapporte la MAP. «Pendant tous ces 10 jours, la majorité du Conseil avait rejeté par écrit ses conclusions (…) Cette réunion du CPS a été déjà entachée de plusieurs irrégularités et suscite beaucoup d’interrogations sur son contexte, ses visées et ses arrière-pensées», a-t-il ajouté.

Sur un ton plus véhément, une source diplomatique marocaine sous couvert d’anonymat affirme que Rabat «rejette catégoriquement» la teneur du communiqué du CPS. «Ce texte est illégal et sans aucun effet juridique (…) car la majorité des Etats membres du CPS n’ont pas validé son contenu, et soumis des amendements de fonds et substantielles marquant l’existence d’un désaccord patent à son sujet», explique-t-elle.

Le Kenya décriée, l'Algérie ménagée      

Si cette réaction est prévisible face au chapelet de décisions du CPS, largement en faveur du Polisario, les griefs sont portés uniquement contre le Kenya. Le pays du président, Uhuru Kenyatta, qui assure la présidence tournante de l'instance de l'Union africaine durant ce mois, est nommément accusé par la même source pour ses «agissements irresponsables et sournois», son «attitude inamicale» à l’égard de l’intégrité territoriale du royaume et «la manipulation et l’instrumentalisation», des autres membres du CPS.

En revanche le rôle de l’Algérie dans la préparation de l’agenda de la réunion du 9 mars et le discours-réquisitoire contre le Maroc de son président Abdelmadjid Tebboune prononcé à cette occasion, n’ont pas été évoqués dans les déclarations de la source diplomatique marocaine. Elle s’est contentée de classer pudiquement Alger dans la catégorie des «alliés du Kenya».

Pour le reste la source diplomatique marocaine s’est félicitée que «la majorité des Etats membres du CPS ainsi que la Commission de l’UA sont restés fidèles à la légalité et à la légitimité, en défendant la validité et la pertinence de la décision 693 de l’Union, en tant que seul cadre de l’UA pour suivre la question du Sahara marocain». Elle fait référence à la création de la troïka présidentielle lors du sommet de Nouakchott. Une décision qui a dessaisi le CPS du dossier du différend régional.

Article modifié le 20/03/2021 à 00h21

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