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Grand Angle

Belgique : La diversité s’est accélérée, avec une population principalement originaire du Maroc

Les derniers chiffres de l’Office belge de statistiques (StatBel) révèlent une accélération de la diversité au sein de la population belge, au cours des dix dernières années. Le pourcentage des ressortissants originaires du Maroc compose principalement cette diversité.

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Photo d'illustration / DR.
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Près de 20% de la population en Belgique se constitue de Belges d’origine étrangère. L’Office belge de statistiques (StatBel) a indiqué que 12,4% sont des non-Belges et 67,9% des Belges d’origine belge. Comparés à 2011, ces pourcentages publiés le 13 janvier 2021 montrent une évolution croissante de la diversité au sein de la société. Dans le temps, ces chiffres étaient respectivement de 15,5%, 10,2% et 74,3%. Cela dit, l’analyse précise que «le top cinq des nationalités d’origine les plus fréquentes a peu changé au cours de la dernière décennie». «Seules les deux premières ont changé de position», dans la mesure où il y a dix ans, il s’est présenté ainsi : Italie, Maroc, France, Pays-Bas et Turquie.

L’institution de statistiques a dressé une série chronologique, 2010 à 2020, qui propose une étude de l’évolution de cette diversité, selon les origines. Il en ressort que la nationalité étrangère la plus fréquemment présente en Belgique est la marocaine. Elle est suivie des ressortissants de l’Italie, de la France, des Pays-Bas et de la Turquie. «Si l’on observe le solde migratoire international dans le courant de l’année 2019 en Belgique, nous voyons que les flux entrants les plus importants concernaient les Roumains, les Marocains et les Français», indique StatBel, ajoutant que «les Roumains arrivent en sixième position en ce qui concerne le groupe de nationalité d’origine.

Les Marocains restent les plus présents en région buxelloise

Au niveau régional, les Marocains constituent la communauté étrangère la plus présente à Bruxelles-Capitale, où ils sont suivis des Français et des Italiens. Cette région accueille le nombre le plus faible de ressortissants issus d’un pays voisin, qui y représentent 13,7%. Elle affiche la plus forte proportion des nationalités d’origine hors-UE, 60,7%, contre 56,9% en Flandre et 37,4% en Wallonie.

Source : StatBelSource : StatBel

Les particularités linguistiques semblent être un facteur déterminant, puisque ce sont les Néerlandais qui sont les plus présents en Flandre. Nos MRE arrive en seconde place, suivis des Turcs. En Wallonie, l’Italie est la plus représentée au sein des étrangers ou des Belges issus de l’immigration, suivie de la France, puis du Maroc.

En dix ans, «quelques glissements mineurs» ont par ailleurs été observés. Au cours de cette décennie, «la part de personnes appartenant au groupe de nationalité des pays voisins a légèrement diminué», parallèlement à «une légère augmentation du groupe de nationalité d’origine en dehors de la zone de l’Union européenne.

Ainsi, le taux de ressortissants issus des pays voisins de la Belgique est passé de 23,8% en 2011 à 21,9% en 2016, puis à 20,5% en 2020. Les populations hors-UE parmi les nationalités étrangères présentes dans le royaume, lui, a évolué de 47,6% en 2011 à 49,3% en 2016, pour constituer une majorité de 51,3% en 2020.

Une évolution qui questionne les politiques d’inclusion dans les communes

Un taux d’augmentation similaire a été enregistré au niveau des Belges d’origine étrangère, avec une première nationalité enregistrée belge et issus de parents étrangers. Leur pourcentage est ainsi passé de 9,5% en 2011 à 12,3% en 2020. Etant majoritairement présentes au sein des ressortissants non-belges, ce sont les nationalités non-européennes qui ont fait évoluer cette courbe.

Ces observations confirment de précédentes analyses réalisées à ce sujet. En 2019, les données du centre bruxellois JetPack pour l’analyse ont montré que Bruxelles devenait réellement une ville cosmopolite par excellence. Avec un pourcentage de près de 60%, la capitale belge est classée deuxième mondiale, après Dubaï (90%), en part d’étrangers parmi ses habitants.

Cette analyse repose cependant la question de l’inclusion sociale des ressortissants issus de l’immigration. En 2019, JetPack a montré aussi que certaines nationalités étaient concentrées dans des communes bruxelloises plus que d’autres. Les ressortissants européens se sont installés plus souvent dans le centre-ville, ainsi que les communes de Saint-Gilles, Ixelles et Etterbeek. Pour leur part, les résidents issus d’Afrique du Nord sont plutôt installés à Molenbeek, Anderlecht, Bruxelles-Ville, Saint-Josse et Schaerbeek.

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