Fin de Jet4You : Quelles conséquences pour les MRE ?

Après la suppression de la desserte Paris-Casablanca par Air Arabia, Jet4You vient de lui emboîter le pas en supprimant à son tour la liaison aérienne entre les deux capitales. C’est ce que révèle un article de la Vie Eco dans son édition du Vendredi 4 Mai.

«La fermeture de la desserte Casablanca-Paris» n’est pas la seule indique le journal. D’autres dessertes peu rentables, tels que «le Fès-Paris», ont, elles aussi, été supprimées.

Cette décision de supprimer des lignes à destination de la France interviendrait après que la compagnie marocaine ait finalement cédé les rennes de sa direction à JetairFly, la filiale belge de TUI, consortium allemand qui avait racheté l'intégralité des parts de Jet4You en 2008.

Même si le président du directoire de la compagnie, Karim Baïna, le dément, il semblerait que JetairFly soit devenu depuis quelques temps le seul véritable maître à bord. Selon l’article de l'hebdomadaire, «la restructuration administrative de Jet4You au Maroc  [viserait à transformer] l’entreprise en une simple antenne au Maroc du belge JetairFly».  

Conséquences de la disparition de Jet4You pour les MRE 

Plusieurs conséquences sont avancées par la Vie Eco au regard de la disparition de Jet4You en tant que compagnie de droit marocain. Parmi celles qui concerneront les MRE, en voici trois essentielles: 

 - l’abandon en cours et programmé (mais non-officialisé) des lignes qui ne sont pas rentables. Suivant l’exemple d’Air Arabia, qui a décidé d’abandonner des dessertes peu profitables telles que les liaisons entre Casablanca, Oujda, Fès et Paris Charles de Gaulle, Jet4You pourrait prochainement supprimer la liaison entre Oujda et Paris.

 - l’abandon de lignes où la concurrence se fait trop forte. Casablanca-Paris, Rabat-Paris et Fès-Paris ayant déjà été supprimées, il n’est pas improbable de voir Jet4You se désengager des lignes où la concurrence avec la RAM, Air France et Easyjet se fait trop rude, d’autant que la compagnie déclarait en janvier 2012 vouloir se développer à l’Oriental.

 -  conséquence indirecte, mais découlant des deux premières : la flambée du prix des billets sur les lignes à fortes affluences. Sur les vols directs entre Casablanca et Paris, ou encore entre Tanger et Paris, les allers-simples ont atteint déjà des prix mirobolants, pouvant s’élever à plus de 2000 dirhams sur ces destinations, hors-saison.

En l’absence de concurrence de la part des compagnies low-cost,  les trois opérateurs majeurs du trafic aérien que sont la RAM, Air France et EasyJet, n’ont en effet plus de raison valable de faire pression sur leur prix vers le bas. Conséquence : les prix augmentent, et vont encore certainement continuer à prendre leur envol.