Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohamed Moussaoui, a déclaré ce mardi ne pas souhaiter que les caricatures du prophète Mohammed soient montrées dans les écoles, par «devoir de fraternité et de la responsabilité».
«Je ne pense pas que ce soit la bonne solution pour expliquer aux enfants la liberté d’expression», a estimé le représentant, soutenant auprès de Franceinfo qu’«il y a d’autres moyens d’expliquer le respect mutuel, le respect des libertés des uns et des autres». «A cet âge-là, il faut respecter le sentiment de ces enfants», a-t-il plaidé.
Sur RMC ce matin, Mohamed Moussaoui a estimé par ailleurs que «si cet acte est accompagné par les enseignants d’une pédagogie nécessaire et utile pour permettre aux enfants d’appréhender ce problème, cela peut être une manière pédagogique parmi d’autres». «Mais je pense que publier des caricatures dans les murs des régions peut être vu comme une provocation et je comprends ce sentiment», a-t-il souligné. Le président du CFCM a indiqué que «certes, la liberté d’expression est là, mais la volonté délibérée d’offenser les sentiments n’a pas lieu d’être, dans un pays où la fraternité est sa troisième triptyque».
"Il faut savoir renoncer à certains droits pour que la fraternité puisse s'exprimer dans notre pays"
Mohammed Moussaoui, président du conseil français du culte musulman, sur le droit à la carricature#ApollineMatin pic.twitter.com/LyMdMAHGpk— RMC (@RMCinfo) October 27, 2020
Réagissant aux propos du président Emmanuel Macron sur le droit à la caricature, Mohamed Moussaoui a souligné qu’ils avaient été «déformés et instrumentalisés». «Il est dans son rôle de dire le droit actuel, celui de la liberté de caricaturer, mais il n’a pas demandé aux gens de publier les caricatures», a jouté le président du CFCM.
Par la même occasion, Moussaoui a appelé à l’apaisement au sein de la communauté musulmane. Ainsi, il a appelé les musulmans de France à «ignorer de façon définitive les caricatures», invoquant «l’exemple du prophète» qui «a été insulté, mais il n’a jamais répondu aux provocations».