En ces temps de vaches maigres pour Saâdeddine El Othmani, le chef du gouvernement se fait l’avocat de la langue arabe et plaide pour son usage dans le secteur public. Dans une nouvelle circulaire, adressée à différents départements, il a même intégré la langue amazighe dans sa plaidoirie.
Invité à l’émission Boudin Direct du 10 septembre, le ministre français de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, s’est prononcé en faveur de l’introduction de la langue arabe dans le primaire. Alors qu’il ne s’agira pas de cours obligatoires, l’idée a fait réveiller les démons du Rassemblement national et d’une partie des Républicains.
Dans la foulée de la polémique autour des termes en darija utilisés dans les manuels scolaires, le chef du gouvernement s’est prononcé contre l’idée, alors qu'un long communiqué du ministère de tutelle détaille les raisons pour lesquelles son usage tel qu’il est actuellement n’est pas une atteinte à la langue arabe.
Alors que la polémique enfle sur l’usage du dialecte dans des manuels scolaires de langue arabe, le chef du gouvernement a fini par se prononcer. El Othmani refuse de trancher la question du retrait des livres en question et renvoie la balle dans le camp de tierces parties.
La Coalition nationale pour la langue arabe a répondu ce jeudi aux explications fournies par le ministère de l’Education nationale quant à l’utilisation de la darija dans des manuels d’enseignement primaire. Mais il s’agit, selon ledit département, de «8 mots seulement dans un manuel [contenant] 8 000» autres mots en arabe.
Alors que l’arabe fait partie des dix langues les plus parlées dans le monde, elle serait en déperdition à cause de son usage en déclin. Même les Etats arabes n’échappent pas à cette disparition à petit feu, qui laisse la place à l’anglais ou au français, en plus des dialectes locaux.
Le style c’est l’homme. Saâdeddine El Othmani veut faire sienne cette citation de Buffon en marquant son parcours à la tête du gouvernement de son empreinte. Sur le dialogue social et la langue amazighe, il se différencie nettement de son prédecesseur Abdelilah Benkirane.
Après avoir évoqué l’intégration de l’apprentissage de l’arabe dans les écoles francophones en Belgique, le ministre André Flahaut se voit attaqué par deux libéraux.