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Grand Angle

Belgique : L’apprentissage de la langue arabe divise

Après avoir évoqué l’intégration de l’apprentissage de l’arabe dans les écoles francophones en Belgique, le ministre André Flahaut se voit attaqué par deux libéraux.

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André Flahaut, ministre du Budget, de la fonction publique et de la simplification administrative en Fédération Wallonie-Bruxelles / Ph. Thierry Roge (Belga)
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André Flahaut, ministre du Budget, de la fonction publique et de la simplification administrative en Fédération Wallonie-Bruxelles, a exprimé lundi son souhait de promouvoir l’apprentissage de la langue arabe dans les établissements scolaires francophones, indique La Libre.

Cette idée est proposée quelques jours après la visite à Bruxelles d’Abdelkrim Benatiq, ministre chargé des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et de la migration. Vendredi, ce dernier a rencontré André Flahaut parmi une délégation ministérielle belge, avec qui l’échange a porté sur «l’intégration, l’importance de la culture, la coopération bilatérale et les partenariats» entre les deux pays, selon le journal Le Matin.

Plus tard, André Flahaut a indiqué sur Twitter avoir évoqué, lors de cette rencontre, «la nécessité de promouvoir rapidement l’enseignement de la langue arabe dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles». Il considère ainsi que «c’est une question de respect et un pas de plus vers le vivre-ensemble».

La question qui fâche

Cette proposition est loin de faire l’unanimité depuis longtemps chez les conservateurs de la N-VA, qui exigent l’emploi du néerlandais dans les écoles bruxelloises, mais également du côté des libéraux. Elle est désormais dans le collimateur de l’échevin de Bruxelles, Alain Courtois.

Répondant au ministre socialiste, Courtois a mis en doute «les priorités exposées par André Flahaut», estimant que la capitale belge «manque cruellement d’actifs parlant les langues de l’UE» sur lesquelles il considère plus urgent de se pencher.

De son côté, Georges-Louis Bouchez, conseiller communal de la ville de Mons et délégué général du parti Mouvement réformateur (MR), s’est montré plus virulent. Egalement relayé par La Libre, il considère la proposition du ministre comme «une déclaration populiste aux relents électoraux», allant même jusqu’à déclarer que les socialistes d’André Flahaut auraient «abandonné les ouvriers au profit du communautarisme».

Promouvoir le multilinguisme

La polémique survient au moment où, à l’instar de la France, un large débat sur l’utilisation des langues est soulevé en Belgique. En effet, le journal De Standaard indique que l’Agence belge pour les services éducatifs (AGODI) constate une augmentation du nombre d’enfants non-néerlandophones dans les écoles depuis des années. Selon ses statistiques, «un enfant flamand sur six parlait une langue différente du néerlandais en 2016 à la maison».

Dans le même sens, un guide de l’instance GO! (pouvoir organisateur de l’enseignement officiel en Flandre) a recommandé, en novembre 2017, d’adopter une attitude positive quant à l’emploi d’autres langues maternelles par les élèves, à savoir «l’espagnol, le polonais ou encore l’arabe». Par ailleurs, GO! estime qu’«interdire aux jeunes de s’exprimer dans d’autres langues que le néerlandais serait contreproductif», rapporte la RTBF.

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