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Grand Angle

Un Maroc en mutation, qu'en pensent les MRE ?

L’opération Marhaba 2017 touche à sa fin. L’occasion pour les MRE rencontrés au port Tanger Med de mettre dans la balance les points positifs et négatifs de leur séjour. Un constat s’impose : leur attachement inconditionnel pour leur pays d’origine, d’où cet exercice d’évaluation. Témoignages.

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Photo d'illustration. / Ph. DR
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A quelques jours de la clôture de l’opération Marhaba 2017, les usagers binationaux du port Tanger Med ne manquent pas l’occasion de saluer certaines évolutions positives constatées pendant leur retour vers leur pays de résidence, notamment sur le volet économique. Leur principale remarque ? L’amélioration des infrastructures.

Cependant, ils déplorent le caractère asymétrique de ces évolutions sur l’ensemble du territoire. Comprendre par là que celles-ci se font à géographie variable ; des régions profitent certes de ces avancées, mais d’autres les attendent désespérément.

«Prenons l’exemple de là où nous nous trouvons actuellement. Ce port, c’est un bijou dont les Marocains peuvent être fiers», estime non sans fierté Adil, résidant à Cordoue et originaire de Safi. «Ma ville, qui enregistre un fort taux de chômage, ne se développe pas. Ils pensent quasiment tous à quitter le pays. Pourtant, Safi ne manque pas de potentiel», explique ce MRE employé dans le secteur de l’artisanat en Espagne. 

Mohamed, un jeune Marocain résidant à Anger, abonde dans le même sens : «Au Maroc, il y a un fort potentiel de développement qui n’est pas encore exploité à mon sens. Je pense particulièrement à ma région : Béni Mellal.» «Lorsque je rends visite à ma famille dans d’autres villes, Casablanca par exemple, la différence est tout simplement frappante», estime-t-il.

La condition des femmes également abordée

Les MRE rencontrés au port tangérois ne se sont pas limités au volet économique. Ils sont allés au-delà des chiffres et des réalisations perceptibles. Nombreuses ont été les Marocaines à aborder la condition des femmes dans leur pays d’origine.

«Il est clair qu’il y a de plus en plus de femmes dans l’espace public. Toutefois, ce n’est pas généralisé à l’ensemble du pays. C’est une évolution qui reste cantonnée aux grandes villes», observe Souad, Tangéroise installée à Bruxelles.

Sihame, 19 ans, étudiante et native de Bruxelles, est frappée par les barrières culturelles qui séparent l’Europe du Maroc, pourtant si proche. «C’est en rentrant au Maroc que je me suis rendue compte des différences qui existent en matière de condition des femmes entre l’Europe et le Maroc. On ne peut pas ne pas les remarquer. Une implication de plus en plus forte des femmes ne peut être que bénéfique pour l’ensemble de la société marocaine», estime cette jeune femme dont les parents sont originaires de Taourirt.