En décembre 2015, Podemos-Ceuta était monté au créneau pour dénoncer un tweet d'une section du parti à Madrid ayant défendu la restitution de Ceuta et Melilla au Maroc. Une année plus tard, les camarades de Pablo Iglesias à Ceuta se montrent plus conservateurs et appellent au changement de l’actuel statut juridique des deux villes.
La manne financière que représentent les Marocains pour le tourisme dans l'enclave espagnole de Ceuta n’est plus un secret. Depuis plusieurs années déjà, la ville autonome fait tout pour attirer le maximum de touristes en provenance du royaume chérifien. Et c’est dans ce sens qu’un nouveau portail vient d’être lancé.
Le président de la ville de Melilia, Juan José Imbroda, ne veut pas entendre parler de comparaison entre les villes «espagnoles» de Ceuta et Melilia et Gibraltar, l’enclave britannique sur le territoire ibérique. Un nouvel imbroglio hispano-britannique s’est déclaré, notamment sur les réseaux sociaux.
En octobre dernier, je me suis rendue pour la première fois à Melilia lors de ma participation à une formation journalistique sur les migrants, organisée par l’Institut Panos de Paris et financée par l’Union Européenne. M’attendant à voir une véritable ville espagnole, comme Barcelone ou Madrid, j’ai découvert une ville marocaine.
Les boulangers de Sebta sont en train de manger leur pain noir. Regroupés en association, ils accusent la concurrence illégale et déloyale du pain marocain d’avoir provoqué, au cours des dix dernières années, la fermeture de la grande majorité des boulangeries de l’enclave. Mais le pain marocain en est-il l’unique responsable ?
Dans son numéro 18 de ce mois de juillet, la publication espagnole sur la sécurité et la défense, «Atenea» consacre une vingtaine de pages à l’analyse des revendications marocaines autour de Sebta et Melilla. En couverture du magazine sous le titre «Maroc, un voisin difficile», le mensuel s’insurge contre «une lente marche verte» des Marocains vers les enclaves de Sebta et Melilla. Il s’interroge