Depuis 1956 et l’indépendance du Maroc, le rôle clé des technocrates au sein du gouvernement a constitué une constante. Le futur cabinet El Othmani II ne devrait pas faire exception.
Après avoir fait main-basse sur les compositions des gouvernements depuis celui de Driss Jettou, les technocrates, qui n’ont jamais exercé de mandat électoral, saisissant des vents favorables, mettent le cap sur les partis politiques. L’élection de Nizar Baraka à la tête de l'Istiqlal n’est pas un cas isolé ; elle devrait être suivie prochainement par celle de Mohamed Hassad au Mouvement populaire.
Le gouvernement El Othmani est sur le point d’entamer la dernière ligne droite. Les partis de la majorité jouent des coudes pour glaner le maximum de ministères. A ce jeu, c’est le Palais qui fixe le tempo.
Les négociations pour la formation du prochain gouvernement sont lancées. Quatre partis devront se partager les postes ministériels. A ces formations, il faudra aussi compter sur les technocrates. Les sans appartenance politique ne devaient pas se contenter des ministères de souveraineté.
A l’heure où le PJD et le PAM se disputent la première place du podium aux législatives du 7 octobre, le prochain chef du gouvernement aura des prérogatives limitées. Que ce soit sous la «présidence» d’Abdelilah Benkirane ou d’un autre prétendant, il devra se plier à la présence à ses côtés de super-ministres. Détails.
Benkirane II est sorti des coulisses et des négociations de l’ombre. L’austérité budgétaire prêchée par Benkirane dans sa lettre de cadrage du projet de loi de finance ne concerne nullement les membres de ce gouvernement. Ils sont 39 hauts salaires. A ce constat s’ajoute le retour en force des technocrates. Benkirane récompense ses fidèles. Mohamed El Ouafa est toujours ministre mais aux Affaires générales.