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Grand Angle

Remaniement ministériel : Face aux technocrates, que restera-t-il au PJD ?

Depuis 1956 et l’indépendance du Maroc, le rôle clé des technocrates au sein du gouvernement a constitué une constante. Le futur cabinet El Othmani II ne devrait pas faire exception.

Publié
Ph. MAP
Temps de lecture: 2'

Le projet de remaniement ministériel a relancé le débat sur la place des technocrates dans le gouvernement. Le PPS et le PJD ne se montrent guère enthousiastes à leur intégration. Un faux débat alors que les sans appartenance politique (SAP) et technocrates, ont toujours figuré sur la photo de famille des gouvernements.

L’article 47 de la constitution du 1er juillet 2011, sensé rendre justice aux formations politiques en accordant la présidence du gouvernement au parti arrivé premier à l’issue des élections législatives, n’aura pas permis de réduire leur présence au sein de l’éxecutif. En plus du nombre, les attributions des ministres technocrates sont souvent parmi les plus importantes.

Après la parenthèse 2011-2013, cette domination technocratique s’est encore plus affirmée sous Benkirane II : Education nationale, Intérieur (deux postes), Affaires islamiques, Secrétariat général du gouvernement, Administration de la Défense nationale, etc. Numériquement, ils ont constitué la deuxième force derrière les islamistes du PJD, mais en terme d’attributions ils occupaient les ministères clé.

Double présence des technocrates

Le cabinet Benkirane II a connu, par ailleurs, le retour à une vielle tradition dans le jeu politique consistant à donner à la dernière minute à des technocrates une couleur politique. Une «tenue de fonction» qu’ils portent le temps que dure leur bail au ministère. En témoigne le cas de Moulay Hafid Alamy, l’ex-président de la CGEM, désigné ministre de l'Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l'Économie numérique avec le maillot du RNI. Tout au long de son histoire, le parti de la Colombe a été intimement lié aux sans appartenance politique ; la dénomination du parti ne cache d'ailleurs pas cette prétention.

Avec le gouvernement El Othmani, constitué en avril 2017, le Mouvement populaire lui a emboité le pas, déroulant le tapis rouge à Mohamed Hassad et Larbi Bencheikh, nommés respectivement à la tête de l’Education nationale et à la Formation professionnelle. Les deux technocrates ont immédiatement été bombardés membres du bureau politique du MP. La même recette a été appliquée dans le cas de Mohamed Benchaaboune. Après le limogeage de Mohamed Boussaid, en août 2018, le banquier a hérité de son maroquin et de sa couleur politique.

Malgré les cris d’orfraie du PPS et du PJD, la domination des technocrates et des SAP ne devrait pas être démentie au sein du gouvernement El Othmani II.

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