Mohammed VI est arrivé hier dans la capitale fédérale des Etats-Unis. En attendant sa première réunion avec le président Barack Obama, le roi a rencontré, hier soir, dans sa résidence à Washington, John Kerry et le secrétaire de la Défense américain, Chuck Hagel.
La dernière fois que le roi Mohamed VI s’est réuni avec un président américain remonte à 2002, sous le mandat de George W. Bush, à l’occasion d’un voyage officiel au pays de l’oncle Sam. Le 22 novembre, ce sera au tour de Barack Obama à Washington.
Après neuf rounds de réunions informelles, Christopher Ross propose une phase de pourparlers indirects, basés sur «des échanges bilatéraux discrets». L’Américain a fait cette annonce, mercredi soir, au Conseil de sécurité. En cas de réussite de cette nouvelle formule, il entend passer à des négociations directes. Ross a fait part, également, de son intention de retourner, dans les semaines
La visite de Christopher Ross à Laâyoune et Smara a été l’occasion idoine pour les partisans du Polisario de descendre dans la rue. L’intervention des forces de l’ordre les a amplement aidées dans leur revendication d’élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme au Sahara.
Alors que des pays comme l’Espagne ou la France observent un silence complet sur l’arrestation du journaliste Ali Anouzla et son inculpation pour terrorisme, c’est de l’autre côté de l’Atlantique que la voix de la réprobation se fait entendre. Hier, sur ce dossier, le département d’Etat a adressé des messages très clairs à la partie marocaine.
Sans aucun mandat du Conseil de sécurité élargissant les prérogatives de la Minurso, les casques bleus au Sahara tentent de grignoter chaque jour un peu plus de terrain au Maroc. Après leur incursion dans le port de Daklha, les voilà qu'ils récidivent à Laâyoune en assistant à une réunion du Conseil économique et social et environnemental.
En 2006, le Polisario annonçait la signature de neuf accords de recherche de pétrole au Sahara sous contrôle marocain. Août 2013, il récidive mais cette fois en lorgnant les richesses naturelles des territoires «libérés» que le Maroc considère comme zone tampon. Une société australienne serait intéressée par l’offre du Front.
Février 2011, le Maroc et le Polisario abordent, pour la première fois, le volet humanitaire de la question du Sahara occidental. Depuis les réunions s’enchainent à Genève, la dernière en date a eu les 2 et 3 juillet. Elle vient de consacrer l’option du retour volontaire des réfugiés.
Décidément, la question des droits de l’homme au Sahara est de nouveau sous les projecteurs après une accalmie diplomatique. Alors que les Etats-Unis viennent de saluer le plan d'autonomie proposé par le Maroc, Ban Ki Moon soulève à nouveau la nécessité de la surveillance des droits de l'homme.
Après la vidéo montrant, en avril dernier, un soldat de la Minurso prenant fait et cause pour le Polisario, voilà maintenant que des casques bleus s’intéressent et de très près à l’activité de la pêche au port de Dakhla. Une intrusion qui suscite des interrogations : S’agit-il d’un excès de zèle ou d’une exécution des ordres ?