En visite officielle à Washington, le conseiller du roi Taïeb Fassi Fihri a été reçu hier par le secrétaire générale de l’ONU. Après les encouragements protocolaires, Ban Ki Moon est revenu sur la question des droits de l’homme au Sahara et dans les camps de réfugiés. Il a insisté sur la nécessité de surveillance des droits de l’homme au Sahara et dans les camps de réfugiés sahraouis, indique un communiqué du porte-parole de M. Ban, rapporte l'agence de presse espagnole EFE.
Depuis la crise malienne en effet, le diplomate sud-coréen dit craindre des infiltrations terroristes en terre sahraouie. Pour lui, il est devenu urgent de trouver une solution au conflit. Dans son dernier rapport publié en Avril dernier, il préconisait la création d’un mécanisme indépendant chargé de la surveillance des droits de l'homme, étant donné que l'élargissement des prérogatives de la Minurso posait problème au Maroc.
Mais depuis qu’il a émis cette proposition, le sujet a connu de nombreuses péripéties. Alors que le HCR déjà présent au Sahara était pressenti pour la surveillance des droits de l’homme au Sahara, il n’y a eu depuis aucune confirmation. Ban Ki Moon a tout de même appelé Rabat, non seulement à respecter les standards internationaux des droits de l'homme, mais aussi à participer aux efforts visant à instaurer la confiance du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) pour le programme des visites familiales.
Rabat devrait se méfier?
La surveillance des droits de l’homme au Sahara est une question assez épineuse au Maroc. Et ça, toutes les parties concernées de près ou de loin par le conflit vieux de bientôt quarante ans le savent. Pour l’instant, les officiels marocains ne se sont pas exprimés. Taïeb Fassi Fihri ne s’est pas non plus adressé à la presse au sortir de sa rencontre avec le secretaire général de l'ONU.
Il faut cependant dire que dans ce dossier, la position des Etats-Unis, très influents au Conseil de sécurité, reste mitigée. Ils étaient les premiers à déstabiliser Rabat avec leur projet de résolution proposant d’élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara. Une orientation qui semblait être en faveur du Polisario. Contre toute attente, Washington avait révisé sa position. La n°2 de la diplomatie américaine, Wendy Sherman, a même enfoncé le clou, qualifiant le plan d’autonomie d’«option crédible ».
Toutefois, le Maroc devrait rester sur ses gardes. D’autant que Ban Ki Moon peut désormais compter sur le soutien d’une diplomate influente en matière de droits de l’homme, en la personne de la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Samantha Power.Tous ces paramètres, associés à l'interpellation de Ban Ki Moon à Taïeb Fassi Fihri, pourraient mettre Rabat sous pression.