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Grand Angle

Pour Amzazi, reporter la rentrée scolaire impactera les élèves plus que le coronavirus

Le ministre de l'Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saaïd Amzazi dit «niet» au report de la prochaine rentrée scolaire. Devant les députés de la Commission de l’enseignement à la Chambre des représentants, il a même déclaré que cela impactera les élèves plus que la pandémie elle-même.

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Le ministre de l'Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saaïd Amzazi. / DR
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Le ministère de l'Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique ne reportera pas la rentrée scolaire 2020-2021, a affirmé, ce mercredi à Rabat, Saaïd Amzazi. Lors d'une réunion de la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, le ministre a opposé son refus aux appels à reporter le retour à l’école à cause de la situation épidémiologique du pays, qualifiant la décision prise par son département de «sage et responsable».

Pour Saaïd Amzazi, reporter la rentrée scolaire aura «des effets plus négatifs sur la santé des élèves que la pandémie elle-même». Et d’ajouter que le report «n'est pas une décision facile à prendre». «Si nous reportons un mois, deux mois ou six mois, quel sera l'effet sur les élèves ? Où vont-ils passer leur temps ? Est-ce à la maison ou vont-ils descendre dans la rue ? Seront-ils protégés contre le virus ?», s’est-il ainsi interrogé.

Le ministre a affirmé que son département a «trouvé un compromis grâce à une combinaison des deux formules», soulignant que les deux possibilités présentées «tiennent compte de l'évolution épidémiologique». «Si la situation empire davantage, alors l'enseignement à distance sera imposé à tout le monde, mais si la situation s'améliore, les étudiants seront accueillis à l’école», a-t-il ajouté.

A ceux qui choisiront l’enseignement en présentiel, Saaïd Amzazi s’est encore une fois montré rassurant, expliquant que cela «se fera dans des conditions sures pour la santé des élèves et des enseignants» et rappelant que le ministère a travaillé «sur un protocole sanitaire strict depuis juillet». A ceux qui opteront pour des cours à distance pour leurs enfants, le ministre a précisé que la présence se fera aussi par groupe.

Des décisions qui ne sont pas «purement pédagogiques»

«La formule éducative proposée par le ministère prend en compte la situation épidémiologique dans toutes les régions du Royaume. Par exemple, une région sans cas confirmés peut adopter un enseignement en présentiel à 100% si les familles choisissent cette option», a-t-il lancé.

Le ministre a aussi balayé d’un revers de main les accusations adressées à son ministère, lui reprochant de tenter de se désengager de ses responsabilités, en jetant le ballon dans le camp des familles.

«Nous avons voulu impliquer et donner aux familles le droit de prendre des décisions et d’assumer leurs responsabilités parce que la réussite de la rentrée scolaire est une responsabilité collective, alors que l’accompagnement familial est essentiel. La responsabilité incombe aussi au ministère qui s’efforce d’accueillir les élèves en toute sécurité dans l’espace scolaire.»

Saaïd Amzazi

Pour le ministre, «la décision éducative à la lumière de la pandémie est plus que pédagogique, car il s’agit de gérer une crise». 

Quant aux cités universitaires, Saaïd Amzazi a souligné qu'elles ne peuvent être ouvertes, «même si les étudiants qui y résident sont soumis à des tests de dépistage du coronavirus». «Ils peuvent se mélanger avec d'autres personnes, ce qui menace d’une propagation du virus, d'autant plus que les chambres des cités accueillent entre 4 et 5 étudiants chacune», s’est-il justifié.

Samedi, le ministre de l’Education nationale a annoncé son plan de débuter l’année scolaire avec un enseignement à distance, laissant la possibilité aux parents qui le souhaitent d’opter également pour un enseignement en présentiel. Une décision dénoncée par les syndicats, des parents d’élèves et même des formations politiques comme le PAM, qui appellent au report.

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