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Grand Angle

Tests sérologiques rapides : Des associations de médecins critiquent la stratégie du ministre de la Santé

Deux associations de médecins ont fait part de leur incompréhension quant à la mise en place de tests sérologiques rapides au niveau des centres de santé. Une stratégie contreproductive et même dangereuse.

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Photo d'illustration / Ph. senologie.ma
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Au lendemain de la publication d’une circulaire appelant les centres de santé à recourir aux tests sérologiques pour identifier des patients atteints de nouveau coronavirus ou en phase de rémission, deux associations de médecins ont reproché à cette mesure sa «non rationalité en rapport avec les données scientifiques et la réalité socio-culturelle des Marocains».

Dans un courrier adressé au ministre de la Santé, la Société marocaine de médecine d’urgence (SMMU) et la Société marocaine d’anesthésie, d’analgésie et de réanimation (SMAAR) relèvent que contrairement à leurs recommandations publiées début août, le département a préconisé l’utilisation des tests rapides IgM/IgG pour le diagnostic des cas suspects. Or, ce protocole gagnerait à être destiné «exclusivement à la surveillance épidémiologique et en complément aux tests PCR ou virologiques», selon les médecins.

Pour une prise en charge précoce et de proximité

«Orienter les malades à domicile sur la base de tests sérologiques, négatifs dans la phase virale de la maladie, sans tenir compte de l’état clinique exposera à des retards de prise en charge et par conséquent à de la surmortalité», estiment encore les auteurs de la correspondance. Ces derniers avertissent surtout que «les tests sérologiques rapides ne sont pas validés pour le diagnostic positif à l’échelle mondiale, vu le pourcentage élevé de faux négatifs d’une part, et le retard de l’apparition des anticorps au-delà du dixième jour d’infection d’autre part».

De ce fait, «un test rapide négatif dans la phase précoce méconnaît les porteurs du virus, source de transmission de la maladie, d’explosion épidémiologique et d’apparition de formes graves au pronostic sombre, nécessitant l’hospitalisation dans les services de réanimation», redoutent encore les médecins.

Pour les médecins, «la priorité doit être donnée à la précocité de l’initiation du traitement selon le protocole national», ce qui implique un diagnostic précoce, une prise en charge urgente et un suivi rapproché des patients actifs et des cas contacts.

Ainsi, les deux structures estiment «nécessaire» la mobilisation des centres de santé de proximité, mais expriment leurs inquiétudes sur le fait que cette intégration dans la prise en charge de la covid-19 selon le modèle proposé dans la circulaire devienne «l’origine d’éclosion de clusters par multiplication des parcours et des lieux de rassemblement».

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