Pour Nadia Otmani, présidente de l’association marocaine Al Amal, établie en Espagne, la police espagnole a dépassé la limite du tolérable. «Lorsque les amis d’Abdellah El Asli ont commencé à paniquer, suite à sa disparition soudaine, ils ne savaient pas qu’il était hospitalisé depuis près d’une semaine», se souvient la militante qui tient à rétablir la vérité sur l’affaire. Et d’ajouter : «Ce que nous savons aujourd’hui, c’est qu’Abdellah a été arrêté sur un terrain de football par deux inconnus, vraisemblablement policiers en civil. Ensuite, il a subi une intervention chirurgicale. Quant aux circonstances spatio-temporelles de son agression, seuls ses bourreaux les connaissent», éclaire-t-elle.
Aujourd’hui, suite à la pression de politiques espagnols et du gouvernement marocain, une enquête est en cours. «La lumière doit être projetée sur cette bavure policière. L’Etat espagnol doit s’expliquer, voire s’excuser, pour qu’il n’y ait plus de dérapages de ce genre», s’insurge la militante Nadia Otmani.
De même, trois semaines après l’incident, les autorités consulaires marocaines ont finit par intervenir. Celles-ci ont fait savoir aux autorités espagnoles que la responsabilité incombe totalement à la police espagnole.
La santé du jeune marocain de plus en plus précaire
En outre, Nadia Otmani continue de s’enquérir de l’Etat de santé du jeune tétraplégique en lui rendant plusieurs visites par semaine. La semaine passée, l’équipe médicale qui soigne Abdellah confirme que sa santé se détériore de plus en plus chaque jour. Aussi, des ONG et hommes politiques espagnols ont récemment exprimé leur sympathie et solidarité à l’égard de cette affaire. Plusieurs défenseurs des droits de l’homme ont été hostile à la déclaration du sous-délégué du gouvernement espagnol de Guadalajara qui prétendu que le Marocain s’est infligé, de sa propre volonté, des blessures, pour ne pas être extradé au Maroc.
Le député parlementaire de la Gauche Unifiée, Iglesias Sixto Ricardo a adressé une lettre écrite à la Chambre des représentants dans laquelle il demande plus d’éclairages sur l’affaire d’El Asli. Le président de la section locale du parti Union Progrès et Démocratie, lui, a exprimé sa consternation et sa condamnation aux propos du sous-délégué du gouvernement. Il a également déploré que le responsable gouvernemental n’ait pas informé les citoyens espagnols au début du drame.