Menu

Grand Angle

France - Elections communales 2008 : Réalité vs diversité

Dernière ligne droite avant le 1er tour des élections municipales en France où des millions d’électeurs sont attendus pour mettre leur bulletin dans l’urne, ce dimanche 9 mars 2008. S’il est acquis que la participation devrait être importante (on parle de plus de 80% de taux de participation), il n’en reste pas mois que l’enjeu majeur de cette consultation demeure le score du parti présidentiel de Nicolas Sarkozy.
Publié
DR
Temps de lecture: 2'
En effet, du nord au sud et de l’est à l’ouest de l’hexagone, les candidats (sortants ou pas) des grandes agglomérations comme Paris, Bordeaux, Marseille, Toulouse, Lille,….ont pesé de tout leur poids pour que le chef du parti UMP ne s’implique pas dans ce scrutin -d’où le revirement brutal de «Sarko» qui s’est auto éjecté du jeu électoral-. Pis, certains, dont le maire de Marseille (Jean-claude Gaudin), également vice-président de l’UMP, et celui de Bordeaux (Alain Juppé), n’ont pas souhaité être «soutenus» par leur…président.

Et la diversité dans tout cela ? Avant hier, absent de la carte politique, la 1er génération avait d’autres centres d’intérêt dont celui de pouvoir subvenir à ces besoins. Hier un espoir était né mais sans véritable lendemain avec la « Marche des beurs » dans les années 1980. Aujourd’hui, qu’en est-il ? Les revendications politiques (représentativité au sein des institutions politiques) et sociales (accessibilité à l’emploi, droit au logement,….), sont toujours d’actualité. C’est comme si le cadran de l’horloge s’était arrêté pour certaines populations. Seule éclaircie dans le ciel, la présence importante de candidats issus de la diversité à des postes éligibles (comme adjoint au maire). Plus d’un quart de siècle pour en arriver là, c’est dire les résistances au changement.

Pour l’échéance communale 2008, pas de phénomène émergent en vue. Alors qu’aux USA, le phénomène Obama occupe le devant de la scène et interpelle les intellectuels de la planète, la France, quant à elle est en panne sèche... politique. Cette diversité, où est-elle ? Le processus naturel de voir émerger dans le paysage politique des hommes et des femmes de cultures «diverses», où est-il ? Pourquoi avoir dérégler la machine ? De droite comme de gauche, ils sont responsables de cet état de fait. Pour autant, ils arrivent à noyer le poisson avec une agilité et une technicité qui laissent pantois.

Pourquoi ? Tout simplement car l’opinion publique ne s’intéresse pas forcément au phénomène des quartiers, hormis lorsque les banlieues «s’expriment» par des actions de révolte. Lorsque l’on regarde de près la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy et sa position à l’égard des banlieues, on y lit que ce dernier a fait le deuil de leur vote. Cependant, pour ne pas perdre au change, «Sarko» est allé racoler sur les terres du leader du FN. Stratégie gagnante lors du décompte final. Autant dire que le vote des «beurs» n’avait pas son pesant.

Dans le cadre des élections communales, la donne est différente. En effet, proximité et enjeux locaux sont de mise. Les candidats s’attachent à constituer un casting qui soit quelque peu le miroir de la ville. Etant donné que les communautés maghrébines font parties du paysage, elles sont, de facto, éligibles. Mais lorsqu’il faut créer les conditions favorables pour assurer une représentativité politique à l’Assemblée Nationale et au Sénat, l’enjeu prime sur le jeu.
En clair, on ne pourra parler de diversité que lorsqu’un Obama, made in France, déboulera sur l’hexagone. En attendant, il faudra ronger son frein. Dure réalité…

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com