C’est ce lundi 12 mars que commence le 6ème Forum Mondial de l’eau dans la ville de Marseille et ce, pour une semaine. Objectif : réfléchir et échanger sur les effets du réchauffement climatique sur cette ressource ou sur l'accès à l'eau potable aux personnes qui en sont dépourvues dans le monde. Aujourd’hui, plus de deux milliards de personnes dans le monde n’ont ni eau potable, ni sanitaire. Au total, 20 000 participants de 140 pays prennent part à ce Forum, dont le Maroc.
La sécheresse sévit
Le royaume est représenté par le Premier ministre Abdelilah Benkirane. Le Maroc n’aurait raté cet évènement pour rien au monde. Ce Forum intervient alors que le manque de pluie, la sécheresse et le gel menacent la campagne agricole marocaine, une mauvaise campagne agricole qui pourrait coûter entre 1 et 2 points de croissance du PIB du pays. L’on rappelle qu’au Maroc, plus de 80% des volumes d'eau sont mobilisés par l'agriculture. Qui dit sécheresse, dit par conséquent baisse de la production de blé au Maroc, ce qui amènera le pays à augmenter encore plus ses importations en blé et à alourdir sa facture budgétaire.
Un rapport de ONU-Unesco publié aujourd’hui à Marseille rappelle que le Maroc, à l’instar de l’Algérie, de la Tunisie ou encore de la Somalie sont des pays qui connaissent depuis ces 20 dernières années d’importantes sécheresses. Pire encore, le rapport prévoit que ce phénomène s’intensifiera les années à venir.
Par ailleurs, le Maroc et le reste du Maghreb sont des pays qui souffrent de stress hydrique, c'est-à-dire que l’eau disponible dans ces pays ne suffit plus à couvrir les besoins des utilisateurs. En 2000, 508 millions de personnes dans 38 pays souffraient de stress hydrique. Un chiffre qui pourrait atteindre les 3 milliards de personnes dans 48 pays d’ici 2025, souligne un rapport signé Price Waterhouse Coopers intitulé «l’eau : enjeux, dynamiques et solutions» publié ce mois de mars. Cette étude insiste également sur le fait que plus les pays manquent d’eau et plus les ressources et les réserves sont surexploitées. «Au Maghreb, plus de 80 % de la population ont accès à l’eau, mais cette dernière provient de l’exploitation trop intensive des réserves.», insiste l’étude. Au Maroc, il faut savoir que le taux d’accès à l’eau potable est en moyenne de 96%, rappelle Au Fait en citant les chiffres de l’Office National de l’eau potable.
Le problème des eaux usées
Le quotidien insiste sur le fait que l'autre grand problème du Maroc concerne également l’assainissement liquide et les eaux usées. «le raccordement au réseau n’est pas effectif dans la plupart des grandes villes. A Casablanca par exemple, le taux de raccordement au réseau d’assainissement liquide est de l’ordre de 85%. En 2011, quelque 600 millions de mètres cubes d’eau usée étaient déversés dans la nature sans traitement préalable», poursuit-il. C’est pour résoudre ce problème que le Maroc prévoit dans les prochains mois la réalisation de 79 stations de traitement des eaux usées pour un investissement global de plus de 15 milliards de dirhams.