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Grand Angle

Derrière la communication poussive du cabinet El Othmani, une absence

En l’absence de Mustapha El Khalfi aux manettes de la communication du chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani a fait appel à ses conseillers en communication. Un recours qui enregistre des hauts et des bas.

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Saâd-Eddine El Othmani et Mustapha El Khalfi / Ph. Yassine Touimi - Telquel
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En période de pandémie, les conseillers de Saad-Eddine El Othmani sont très sollicités. En quelques semaines son cabinet a effectué des sorties médiatiques pour porter la voix du chef de l’exécutif sur des sujets brûlants sans faire appel aux services du porte-parole du gouvernement.

Le 7 avril, jour marquant l’entrée en vigueur du port obligatoire des masques de protection, les conseillers répondaient aux internautes marocains ayant accusé El Othmani d’avoir opéré une «volteface» sur cette question. Ils lui reprochaient ses recommandations du 4 mars aux Marocains non-contaminés de ne pas mettre de masques. «Depuis, le nombre d'infections confirmé augmente régulièrement» et augmente avec lui les risques d'infection pour les personnes. «Ce qui nécessite et appelle au port de bavettes médicales pour protéger les autres», expliquaient les mêmes sources.

Moins réussi fut en revanche la réaction rapide du cabinet El Othmani pour étouffer la fuite du projet de loi 22.20 muselant les réseaux sociaux. «Le projet de loi en question n’a pas été soumis au Parlement. Il est encore examiné par une commission technique créée à cet effet en vue de l’améliorer pour être ensuite soumis à une commission ministérielle pour son approbation», s’empressaient de préciser les services du chef du gouvernement. Une ligne de défense qui n'a pas tenu face à la vague de condamnations de l’adoption par le cabinet El Othmani, le 19 mars, du projet de loi réduisant drastiquement la liberté d’expression au Maroc.

La dernière sortie des conseillers en communication est enregistrée le mardi 5 mai. Le chef de l’exécutif vient de démentir des informations faisant état d’aides financières accordées aux écoles privées du Fonds de gestion de la Covid-19.

El Othmani ne peut plus s'appuyer sur Mustapha El Khalfi

Force est de constater qu’avec Mustapha El Khalfi aux manettes de la communication du chef gouvernement, El Othmani se tournait principalement vers son «frère» pour réagir, démentir ou nuancer les informations le concernant. En témoigne le communiqué de l’ancien ministre publié par la MAP suite aux déclarations controversées, en mai 2019, du chef du gouvernement sur sa conception des relations avec l’Algérie après la démission d’Abdelaziz Bouteflika.

«Avec la nouvelle équipe dirigeante en Algérie, nous espérons trouver des solutions et qu’elle n’adoptera pas le même comportement hostile envers le Maroc», confiait El Othmani à des directeurs de médias autour d’un Iftar. Le lendemain El Khalfi expliquait que «le chef du gouvernement n’a lancé aucun appel, mais a formulé un souhait pour l’ouverture des frontières entre les deux pays, et ce dans une discussion privée en marge d’un Iftar».

Des interventions qui portaient le sceau du gouvernement, immédiatement reprises par la MAP et qui avaient le mérite d’être officielles et audibles ; en tout cas plus que des communiqués ou de posts sur les réseaux sociaux signés par ses conseillers. Depuis son «départ» du gouvernement en octobre 2019, ses successeurs, Hassan Abyaba et Said Amzazi, n'ont pas manifesté le même dévouement à défendre les positions du chef du gouvernement. El Othmani et le PJD semblent souffrir de la perte du porte-parolat du gouvernement.

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