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Grand Angle

Port des masques : El Othmani vivement critiqué, les pouvoirs régaliens épargnés

Saad-Eddine El Othmani a-t-il opéré un rétropédalage sur le port des masques ? Son cabinet rejette toutes les accusations portées à l’encontre du chef du gouvernement sur ce sujet. Les ministères gérant directement le dossier Covid-19 sont par contre épargnés par la critique. 

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Depuis ce lundi, le chef du gouvernement est la cible d’attaques sur les réseaux sociaux critiquant sa «volte-face» au sujet du port obligatoire des masques au point que son cabinet a dû réagir ce matin via communiqué de presse.

Le texte revient sur la déclaration du 4 mars de Saad-Eddine El Othmani, conseillant aux Marocains non-contaminés de ne pas mettre des masques médicaux, soulignant qu’aux moments des faits la majorité des cas atteints du Covid-19 provenaient de l’étranger.

Depuis, «il y a eu de grandes mutations», expliquent les services du chef de l’exécutif. «La situation épidémiologique au Maroc a évolué». Elle est marquée particulièrement par la hausse enregistrée dans le nombre des cas locaux qui représentent désormais la majorité (plus de 80% des cas).

 «Le nombre d'infections confirmé augmente régulièrement» et augmente avec lui les risques d'infection pour les personnes. «Ce qui nécessite et appelle au port des masques pour protéger les autres», précisent les mêmes sources.

«Il y a une évolution dans les données scientifiques au sujet du virus alors qu’il y a la probabilité de sa propagation par l’air, poussant ainsi l'Organisation Mondiale de la Santé à émettre une recommandation pour le port des masques médicaux, mais tout en respectant les autres conditions d'hygiène», justifie encore le cabinet d’El Othmani.

L’OMS et l’Académie française de médecine pour le port des masques

«Nous encourageons les pays qui considèrent la généralisation du port du masque à étudier son efficacité afin que nous puissions tous apprendre de cela», a en effet expliqué hier Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS lors d’un point de presse virtuel.

La France s’oriente elle aussi vers l’obligation du port des masques, l’Académie Nationale de médecine a recommandé dans son communiqué du 2 avril qu’il «soit rendu obligatoire pour les sorties nécessaires en période de confinement. Le port généralisé d’un masque par la population constituerait une addition logique aux mesures barrières actuellement en vigueur». Une recommandation qui souffre cependant de la pénurie de masques disponible dans l'Hexagone. Aux Etats-Unis, Donald Trump a également invité les Américains à porter un masque ou au moins à se couvrir le visage, et a réquisitionné les stocks produits par les entreprises américaines.

La pénurie mondiale de masques constituait également l'une des raisons de la précaution du gouvernement marocain qui souhaitait préserver la disponibilité pour le personnel soignant et les agents sur le terrain. Ce déficit en masques (du moins pour les bavettes) a été comblé à la faveur d'une implication de plusieurs industriels au Maroc. Selon le cabinet de Saad-Eddine El Othmani «le Royaume est en mesure d'assurer l'autosuffisance des masques avec une production de 2,5 millions unités par jour et avec la possibilité d'augmenter ce nombre». 

Les critiques des internautes ont épargné les autres ministères aux avant-postes de la crise sanitaire, alors même que le chef du gouvernement a été écarté des grandes décisions prises pour faire face à la pandémie. La tutelle sur le Fonds spécial pour la gestion du coronavirus et la présidence du Comité de veille économique lui échappent. Les décrets-lois adoptés durant les dernières semaines sont essentiellement élaborés par les ministères de l’Intérieur et des Finances. Et le ministère de la Santé n'avait émis aucune recommandation de port de masque à l'ensemble de la population. 

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