Les nombreuses fermetures de cabinets de médecins dans certaines villes marocaines inquiètent. Hier, un testing aléatoire effectué par Yabiladi a révélé que sur les soixante médecins contactés, généralistes et spécialistes, de six grandes villes marocaines, 19 seulement étaient ouverts. Les autres, au nombre de 41, sont restés injoignables.
Pourtant, «l'ordre a déjà fait deux communiqués sur les ouvertures et les fermetures des cabinets de médecins», nous rappelle ce vendredi le Docteur Mohammadine Boubekri, président du Conseil national de l'ordre des médecins (CNOM).
La semaine dernière et à la veille de l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, le CNOM a rappelé, dans un premier communiqué, deux articles qui incitent les médecins à rester mobilisés en cas de crise. «L’article 40 de la Constitution incite tout citoyen et tout professionnel en cas de crise nationale d’être au service de la nation», explique Dr. Mohammadine Boubekri. «Le deuxième article, 44 du Code de déontologie des médecins, énonce qu’en période de crise, les médecins doivent être au chevet des citoyens», ajoute-t-il.
Evoquant des «devoirs envers la société», le président du CNOM informe que le conseil a également adressé aux professionnels un deuxième communiqué sous forme de «fiche de recommandations pour expliquer comment gérer le cabinet, l’espacement des rendez-vous, la distance entre les patients, car condenser les malades dans une salle d’attente est un facteur de risque».
Des fermetures justifiées et injustifiées
Concernant les fermetures de certains cabinets dans des villes marocaines, constatées par Yabiladi, Dr. Mohammadine Boubekri précise toutefois les raisons invoquées par les médecins. «Il y a des fermetures par des médecins qui disent ne pas avoir de moyens de protection, c’est-à-dire les masques, les gants et les gels hydroalcooliques», déclare-t-il. Autre difficulté invoquée : «Certains locataires et habitants d’immeubles où se situent des cabinets de médecins dénoncent les ouvertures et demandent à ce que les patients ne soient pas reçus, arguant qu’ils peuvent être atteints du coronavirus et risquent de le transmettre.» «Mais cela demeure des cas particuliers», nuance notre interlocuteur.
Pour répondre aux doléances du premier cas, le président du CNOM informe que «l’Ordre des médecins en collaboration avec le ministère de la Santé, ce sont engagés à fournir ces moyens de protection aux ordres régionaux afin de les distribuer aux cabinets». «Cette opération a démarré aujourd’hui pour les zones lointaines. Samedi prochain, elle se poursuivra pour concerner notamment les zones de Casablanca et de Rabat», précise le médecin, qui s'opposent catégoriquement à toutes fermetures injustifiées.
«Lorsque nous disons qu’il y a un article du Code sur la déontologique et l’éthique, cela veut dire que quiconque ferme volontairement son cabinet va s'exposer à des sanctions.»
Et le président du CNOM d’assurer qu’il «s’agit d’une crise nationale et que tous les médecins devront être aux côtés des patients marocains et des autorités pour lutter contre cette pandémie».