Pour redorer le blason du tourisme, dont les revenus représentent une composante essentielle pour les finances nationales, tous les moyens sont bons. Plus rien à vendre à la France, l’Espagne… Ils connaissent déjà assez bien les coins et recoins du Royaume, cap sur l’Italie. Même si le Royaume a démarré sa campagne de sensibilisation en Italie depuis 2010, celle-ci n’était pas suffisante pour faire voyager le maximum d’italiens hors des frontières de leur pays. Selon l’Office national marocain du tourisme (ONMT), ils sont «casaniers». Prenant part à la 32ème édition de la Bourse internationale du tourisme de Milan (Bit), la délégation marocaine a prévu de jouer toutes ses cartes pour ravir un nombre important d’Italiens en ce qui concerne la destination marocaine. Principal objectif : améliorer le score au niveau des arrivées. En effet, seulement 7% des touristes italiens qui se déplacent vers l’étranger vont en Afrique. Au cours de l’année 2010, le Royaume a accueilli 210 000 touristes italiens et un peu plus en 2011. A noter que l’Italie est considérée comme le cinquième pays émetteur pour le Maroc.
2012 : 1 Français sur 10 viendra au Maroc
Les Français, grands adeptes des voyages de vacances et dont l’arrivée a souvent été affluente en terre marocaine, ne seraient pas tant que cela intéressés par la dégustation d'un tajine ou d'un couscous sous le soleil de Marrakech. Pour preuve, un Français sur dix, seulement, compte se rendre au Royaume en 2012, selon une enquête CSA pour «l'Officiel des Vacances». Dans un entretien avec l’Economiste, le directeur de l’ONMT, Abdelhamid Addou, annonçait déjà que l’année en cours serait «très difficile».
La crise, cause des malheurs touristiques
La diminution des arrivées et celle de la durée des séjours sont les séquelles laissées par la crise qui a frappé la région : le printemps arabe. Cette sitiuation a obligé les professionnels à casser les prix, faisant des offres plus alléchantes afin de couvrir leurs charges. Ainsi, les revenus hôteliers (académiquement appelés RevPar) ont considérablement baissé. Une étude du cabinet international MKG Hospitality révèle que Marrakech a enregistré un recul de 20% du revenu net moyen par chambre. Une situation qui a empiété sur les bénéfices. Ceux opérant dans l’hôtellerie de luxe en ont le plus souffert, comme le témoignait récemment la directrice de Communication du Palmeraie Golf Palace. Selon l’ONMT, la conjoncture actuelle n’est pas rassurante.
L’Espagne en a profité
Alors que les pays méditerranéens subissaient les effets de l’après printemps arabe, l’Espagne en a profité pour augmenter ses prix hoteliers de 11%, rapporte La Vie éco. Les vols à destination du Maroc, de la Tunisie ou de l’Egypte, ont été annulés pour se river vers la Turquie et certains pays européens. Ainsi, l’Espagne affiche les meilleures performances entre septembre 2010 et août 2011, selon le rapport 2011de MKG Hospitality. Dans la région MENA, la Turquie est seule a tiré son épingle du jeu, avec une évolution de 24,5% du revenu moyen par chambre.
Le Maroc se donne les moyens de sa politique
Tous les efforts consentis actuellement par le ministère visent à attirer davantage les touristes afin de rentabiliser les investissements importants réalisés pour le développement du secteur, sachant que le tourisme est un élément clé de l’économie national. Afin de la promouvoir davantage, les projets ne font que naitre, plusieurs sont entrepris dans l’espoir de ne pas rater les opportunités qui pourraient se présenter. Tanger a récemment vu l’inauguration par le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, du premier hôtel de la chaîne Ibis Budget. A Marrakech, 17 établissements, dont 12 cinq étoiles, seront créés au cours de cette année. Cependant le pari n’est pas gagné d’avance.