France : Le nouveau recteur de la Grande mosquée de Paris trace ses priorités

Elu samedi dernier, le nouveau recteur de la Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz a présenté ce jeudi les priorités de son mandat, lors d’une conférence de presse tenue sur les lieux. Au programme, la promotion d’un «islam de paix et de concorde», la lutte contre la radicalisation ou encore la défense de «la dignité des musulmans», rapporte l’agence France-Presse (AFP).

«J’ai bien conscience de la tâche délicate qui désormais m’incombe», a-t-il déclaré. Egalement avocat, il a ajouté que la grande mosquée «continuera d’œuvrer» pour la promotion d’un islam «générateur de fraternité, de progrès, de stimulation de la pensée rationnelle».

Et noter que «les musulmans sont chez eux en France, la plupart sont Français. Ils doivent agir (...) en citoyens français». En retour, «ils doivent être vus (...) comme pleinement citoyens français», a-t-il affirmé, regrettant «le raccourci entre fanatisme et islam».

Le nouveau recteur, âgé de 65 ans, entend aussi déployer «toute son énergie pour prévenir toute forme de radicalisation et d’exclusion», jugeant que «l’islam ne saurait être au service des ambitions et stratèges politiques».

Il voit même plus loin, en n’excluant pas de se présenter aux élections du bureau du Conseil français du culte musulman (CFCM), prévues dimanche prochain. Cependant, il pose une condition à sa candidature, sur laquelle il souhaite qu’il y ait «consensus avec les autres fédérations» de l’instance.

Chems-eddine Hafiz a été élu recteur à la suite de la démission surprise de Dalil Boubakeur, après avoir occupé ce poste depuis 28 ans. Alors que le président français Emmanuel Macron a promis des annonces en matière de lutte contre le communautarisme, le nouveau recteur a exprimé son souhait d’être «le partenaire loyal, fidèle au [chef d’Etat]». «Nous devons construire ensemble les structures de l’islam en France», a-t-il conclu.