Le gouvernement Benkirane annonce une croissance économique nationale de 4,2% en 2012, contre les 4,8% observés sur les cinq dernières années. Cette baisse s’expliquerait par la crise économique qui a frappé l’Europe. «Ce taux de croissance est le résultat de la situation économique internationale et le ralentissement dans les pays partenaires, y compris dans l'Union Européenne», a déclaré le ministre des Finances, M. Nizar Baraka, lors d’une réunion à Rabat, propos rapportés par Middle East Online. En effet, les premiers partenaires commerciaux du Maroc, notamment la France et l’Espagne, ont été considérablement touchés par la crise. Des dettes souveraines à la dégradation des notes par les agences de notations, ces pays ont vu leurs économies considérablement impactées.
Par ailleurs, les pronostics 2012 seraient également une suite logique de qui a commencé pendant le quatrième trimestre de l’année dernière. En pratique, les 4,8% de croissance ont été compromis à partir du mois de novembre 2011. Ainsi, le HCP a noté un recul d’1% à la fin du quatrième trimestre de l’année dernière, dû selon les analyses à «une faible progression de la demande mondiale adressée au Maroc ; une décélération des activités minières et énergétiques ; une poursuite du dynamisme des activités du BTP ; un maintien du rythme de croissance de la demande intérieure ; et une modération des prix à la consommation», relève-t-on sur le site de l’organisme. Paradoxalement, la croissance économique n’a pas empêché, au Maroc, la réalisation d’un déficit budgétaire fixé à 5,5% du PIB, rapporte La Vie Eco. M Baraka a promis de la réduire de 1% au terme de cette année, selon le Washingtonpost.
Récession en Europe, l’avenir du commerce extérieur est-il compromis ?
Ce n’est plus un secret. Plusieurs pays européens annoncent des restrictions budgétaires en 2012. L’Espagne a déjà fait part de ses intentions. En plus des mesures internes, elle fait pression depuis quelques temps sur la Commission européenne afin que ses produits agricoles soient priorisés sur le marché communautaire européen, un marché sur lequel le Maroc doit renforcer sa présence. La France, même si elle se disait encore sereine après la dégradation de sa note, vit une sérieuse crise économique.
L’année 2012 s’annonce donc encore corsée en matière de commerce extérieur et donc délicate au nivea de la balance commerciale. Déjà, les résultats de l’année précédente n’étaient pas brillants. Le déficit du commerce extérieur en 2011 s’est établi à plus de 8% du PIB, bien que les exportations se soient légèrement appréciées. Même si les chiffres définitifs seront publiés en mars prochain, la vigilance est de mise en matière de gestion de l'économie nationale. En espérant que les politiques mises en place par le nouveau gouvernement portent leurs fruits.