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Grand Angle

Mustapha Ramid garde des sceaux : Vers une justice indépendante ?

Le PJD a tenu coûte que coûte à diriger le ministère de la Justice, confié au tonitruant Mustapha Ramid. Une obsession qui semble exprimer la ferme volonté du parti de Benkirane de rendre la Justice véritablement indépendante. Mais y arrivera-t-il ? Les militants des droits de l’Homme sont les premiers à être sceptiques.

Publié
Mustapha Ramid ministre de la Justice et des libertés
Temps de lecture: 2'

Le gouvernement Benkirane, avec son «ministère de la Justice et des Libertés» dirigé par Mustapha Ramid, permettra-t-il au Maroc de disposer enfin d’une Justice indépendante ? «Il y a de nouvelles dispositions constitutionnelles claires. Si elles sont appliquées, nous pouvons espérer parvenir à une indépendance de la Justice». Réponse d’Amina Bouayach, présidente de l’organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH). La même question posée à Khadija Ryadi de l’AMDH (Association marocaine de défense des droits humains), permet de mesurer les deux mondes qui séparent les militants marocains des droits de l’Homme : «Non, du tout. L’indépendance de la Justice ne dépend pas du gouvernement car la constitution ne le permet pas. Les pouvoirs sont encore entre les mains du roi. La seule chose que le ministre peut faire c’est d’entreprendre des réformes pour lutter contre la corruption et régler certains dossiers. Même cela suppose un gouvernement fort».

Si à l’OMDH, on «attend la déclaration de politique général du gouvernement pour juger», à l’AMDH, les limites de ce premier cabinet post-référendaire sont déjà évoquées. Toutefois, les deux structures se rejoignent sur un point : «l’urgence» de tirer au clair certains gros dossiers. A commencer par celui des «prisonniers politiques». Amina Bouayach cite spontanément le cas de «personnes arrêtées et condamnées dans le cadre des mouvements de protestations». A savoir, selon Khadija Ryadi, «le rappeur Lhaqed et les militants des droits de l’Homme» entre autres. «Leur libération doit se faire dans l’immédiat. C’est juste une décision politique».

«Le dernier mot au roi»

Autre dossier test pour Ramid, celui des détenus salafistes qu’il a défendu en tant qu’avocat. «Ce dossier doit être revu dans le cadre d’un dialogue politique» conseille Bouayach alors que Ryadi, à l’instar de Benkirane, égrène son chapelet… «d’atteintes aux droits humains» et cite les cas du boxeur Zakaria Moumni, des tortures dans les prisons, et appelle à l’ouverture d’enquêtes, notamment  sur «le dernier rapport de la Cour des comptes portant sur la dilapidation de deniers publics». Elle espère également beaucoup plus «de procès équitables» dans les tribunaux marocains. Sur ce dernier point, le nouveau garde des sceaux assure vouloir donner aux magistrats «tous les moyens» pour garantir aux procédures «le plus haut niveau d’intégrité».

Quant aux autres «gros dossiers», y compris celui de Rachid Niny, Ramid est conscient de ses limites : «Nous avons notre idée (sur la façon de traiter ces questions) mais nous devons aussi tenir compte des contraintes institutionnelles. Le gouvernement ne peut pas intervenir dans le domaine judiciaire (...) qui relève d'une institution indépendante». Par conséquent, «Le seul moyen (...), c'est la grâce royale. Nous allons donc déployer nos efforts (...) pour tenter de régler ce problème. En fin de compte, ce n'est pas à nous de décider, c'est au roi de prendre une décision», se rend-il compte.

Concernant la presse, l’ex président de la Commission de la justice et des droits de l’Homme au parlement et avocat de Rachid de Niny promet de « travailler avec [son] collègue le ministre de la Communication pour rédiger une nouvelle loi sur la presse afin de mettre un terme aux détentions (de journalistes)». Pour quand ? Ramid refuse de fixer un calendrier. Car là aussi, «la question est complexe, bien plus que certains peuvent l'imaginer».

merci Abdounti
Auteur : MCASAOUI
Date : le 07 janvier 2012 à 23h17
Pour mon commentaire précédent tout le monde a compris qu'il s'agit de Chakib Benmoussa (et non benmansour).
Merci M. Abdounti en effet les solutions existent et l'ossature est la mise en place d'un système de contrôle interne (une sorte d'audit interne) mené par des équipes indépendantes et qui rendre compte au premier ministre et le Roi. Il s'agit de contrôler des affaires déjà traitées et vérifier le déroulement de la procédure et du jugement. Je ne suis pas juriste il faut vérifier le volet réglementaire de ce contrôle.
Dans l'entreprise (type sa ou sas) le commissaire au compte fait ce travail. Il suffit de reprendre le même schéma et donner les moyens à ces unités de contrôles qui peuvent être pilotées par la cours suprême de la justice. Et celui qui tombe paiera le prix cher ( prison, amende, viré de son poste et de tous ses droits civiques...)
Que ces équipes puissent s'appuyer sur les trois ministères est certainement efficace. Les journalistes ont aussi un rôle à jouer je suis parfaitement d'accord.
Propositions pour éclairage
Auteur : MusulmanGéo
Date : le 07 janvier 2012 à 14h26
Je crois que les propositions prioritaires qui peuvent aider notre cher ministre à nous sortir de ces pratiques mafieuses sont Une collaboration étroite entre les rrois ministères suivants :
1 - Ministère de la justice,
2 - Ministère de l'interieur
3 - Et les renseignements généraux.
Afin de suivre pas à pas les gros dossiers de justices. Et quand je dis gros, cela veux dire, ceux qui peuvent rapporter gros de point de vue Argent.
C'est ce suivi et ce contrôle qui nous permettrons de démanteler le système mafieux dont a parlé Monsieur MCASAOUI. Ce n'est qu'ainsi que l'Italie a pu se débarasser partiellement du pouvoir de la mafia et c'est ainsi que nous pouvons, petit à petit, introduire la peur dans les entrail de ce système qui gangraine notre société.
D'un autre côté nous avons besoin d'une presse responsable mais aussi protégée par des lois dignes des pays démocratiques afin de pouvoir un jour espérer avoir des journalistes enquêteurs qui aideront la police et la société à élucider les dossiers brumeux ou les dossiers tournant autour de grosses sommes d'argents et sur lesquels notre "Justice" reste muette ou bien classe les dossiers sans suite.
éclairage
Auteur : MCASAOUI
Date : le 07 janvier 2012 à 00h00
Le ministère de l’intérieur a été rénové par le passage de jeunes comme Fouad Ali El Himma, Chakib Benmansour et en fin un homme intègre tel que Charkaoui. J’ai plus confiance dans ce ministère qui va évoluer vers des pratiques modernes similaires à celles des pays d’Europe (exemples : la qualité de certains Wali que je n’ai pas besoin de détailler). Par contre le grand mal et la grande mafia marocaine est l’administration de la justice. Pourquoi c’est assimilée à une mafia ou à des pratiques mafieuses : vous avez 80% du personnels (hypothèse la plus basse) s’adonne à cœur de joie à la corruption. Exemple imaginons le salaire d’un juge Marocain qui est de 3000€ net d’impôt (ce qui est pas mal pour le Maroc) mais une affaire qui lui est présentée en début du mois concerne quelqu’un qui a commis un délit ou il doit passer en prison pour 10 ans + amende mais ce quelqu’un a assez d’argent pour payer 1 500 000DH (soit environ 150 000€ pardonnez moi je convertis large). L’avocat du coupable qui connait le juge présente le dossier au juge dans le café (XXX à Casablanca). Ce dernier lui précise le problème et sa solution (50 000€ à l’avocat et 100000€ à l’équipe du juge). L’affaire est réglée et s’est fini. Vous voyez donc bien que cette affaire va lui prendre une semaine de suivi attentif et va rapporter à son équipe 100 000€ (hypothèse basse) sur un mois il empoche donc 400 000€ pour son équipe. Comme il est le chef il prend les trois quarts soit 300 000€. Donc c’est son salaire mensuel de base (3000 €) qui est multiplié par 100. Comment voulez vous que Si RAMID peut faire quelque chose contre ça. Vous pouvez vous amusez à augmenter le salaire des juges au Maroc (il va falloir le budget de l’état en entier). Les juges au Maroc ont rarement demandé une augmentation de salaire.
La suite quand le fameux juge Y est déplacé vers la région A pour remplacer le juge X, le juge X lui passe le carnet d’adresse des avocats sympathiques avec les quels il peut travailler en toute sécurité dans la région A. Le juge X à son tour reçoit la même prestation de la part du juge Z qu’il va remplacer et ainsi de suite.
Voyez vous-même notre pauvre Roi ne peut rien contre ces pratiques. La réforme de cette administration de la justice est le casse tête chinois de tous les ministres qui se sont succédés
Pour ne pas monopoliser la parole avez-vous des propositions (chers Yabiladistes) pour régler ce problème.
La priorité
Auteur : abdo447
Date : le 06 janvier 2012 à 18h06
Le premier dossier que le nouveau ministre doit régler en Urgence, c'est le dossier de la Plus Grande Escroquerie de l'histoire du Maroc , le détournement de plus de
100 Milliards Dhs ( près de 9 Milliards €) de la CNSS - caisse Nationale de Sécurité Sociale , une affaire qui traîne depuis plus de
10 Ans Dans les tribunaux Marocaine c'est le Seul Test Grandeur Nature qui va démontrer la capacité du PJD à réformer la justice.
En résumé ...
Auteur : MOHAMMED
Date : le 06 janvier 2012 à 16h14
si la justice est dans cette état, c'est à cause du roi? et personne ne peut donc rien n'y faire?
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