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Grand Angle

L’ONG Greenpeace classe le Maroc parmi les 25 pays émetteurs de dioxyde de soufre [Rapport]

Le rapport, élaboré par Greenpeace Inde et la NASA, a identifié trois grands émetteurs de SO2 au Maroc : les centrales à charbon de Jorf Lasfar et Mohammedia, ainsi que la centrale électrique au charbon de Safi.

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Photo d'illustration. / DR
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Les brouillards de particules polluantes ne sévissent pas qu’à Casablanca. Les deux centrales à charbon de Jorf Lasfar et Mohammedia constituent elles aussi des foyers d’émission du dioxyde de soufre (SO2) de grande ampleur – pour ne pas dire les plus importants du pays – et figurent parmi les principaux dans le monde.

C’est ce qui ressort d’une cartographie élaborée par Greenpeace Inde et la NASA, relayée par Le Monde. L’ONG de protection de l’environnement s’est appuyée sur les données satellitaires obtenues par l’agence spatiale américaine pour établir un classement des plus importantes zones de pollution de la planète. Publié dimanche 18 août, ce dernier se base sur le lien entre les centrales à énergies fossiles, les raffineries et les industries d’une part, et les niveaux élevés d’émissions de dioxyde de soufre (SO2) d’autre part, précise la même source.

Ainsi, le Maroc figure parmi les 25 émetteurs mondiaux de dioxyde de soufre, tout en sachant qu’il se situe à la dernière place de ce classement, dominé par l’Inde (4,586 kilotonnes de SO2 émis chaque année), la Russie (3,683) et la Chine (2,578). L’émission de SO2 du Maroc est quant à elle évaluée à 216 kilotonnes par an, tous foyers confondus : la centrale à charbon de Jorf Lasfar (113 kt/an en 2018), celle de Mohammedia (73 kt/an en 2018), ainsi que la centrale électrique au charbon de Safi (30).

Le dioxyde de soufre : incolore, dense et toxique

Sur la carte interactive, les données collectées par Greenpeace Inde ont permis d’évaluer l’émission annuelle de CO2 des centrales de Jorf Lasfar et Mohammedia depuis 2005. La première a ainsi émis 85 kt de dioxyde de soufre en 2005, contre 113 en 2018, comme indiqué plus haut. La centrale de Mohammedia est quant à elle moins émettrice de SO2 : elle en a émis 57 kt en 2005 ; contre 73 en 2018.

Ces fortes concentrations de dioxyde de soufre sont également recensées sur les cartes interactives mises à jour quotidiennement par Maroc Météo. Sur un baromètre de 1 à 10, les particules de SO2 culminent à 10 au niveau de la raffinerie de Mohammedia, toute recouverte de rouge.

Source : Maroc MétéoSource : Maroc Météo

Le dioxyde de soufre est un gaz incolore, dense et toxique, pouvant être à l’origine de graves problèmes respiratoires. Outre les volcans, ce sont les procédés industriels et la combustion de certains charbons, pétroles et gaz naturels non désulfurés qui libèrent ce gaz dans l’atmosphère terrestre. «Particulièrement soluble dans l’eau, il est absorbé par les muqueuses des voies respiratoires supérieures, puis transporté par le sang dans tous les organes, d’après un article du Figaro. Les ions sulfites et bisulfites formés par sa dissolution pourraient endommager les tissus cellulaires. Ceux-ci sont éliminés progressivement par la voie urinaire, après avoir été oxydés en sulfate.»

«L’obstruction des bronches ainsi qu’une diminution momentanée ou durable du débit respiratoire sont les principaux effets d’une intoxication au dioxyde de soufre. Elles peuvent être mortelles si le dioxyde de soufre est inhalé en grande quantité. Les asthmatiques y sont particulièrement sensibles, surtout quand un effort physique s’ajoute à l’inhalation d’une quantité substantielle de soufre.»

Le Figaro

«La combustion de combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz est la plus grande source d’émissions de SO2, entraînant une mauvaise qualité de l’air et des décès prématurés à travers le monde», souligne Greenpeace Inde dans son rapport. Le Monde rappelle de son côté que la pollution atmosphérique est responsable de 7 millions de morts dans le monde dont 600 000 enfants par an.

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