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Grand Angle

Boulfaf et méchoui menacés par le réchauffement climatique ?

Alors que deux tiers des Marocains restent accros à la viande et s’impatientent d’en consommer notamment lors de la fête du sacrifice lundi prochain, un rapport du GIEC suggère aux humains de changer de régime alimentaire pour sauver la planète.

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La consommation de la viande rouge augmentent sensiblement au Maroc avec la célébration de l'Aid El Kébir. / Ph. DR
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Voilà une information qui risque de fâcher les Marocains à l’approche de l’Aid El Kébir, alors qu'ils sont nombreux à se préparer pour déguster du bon méchoui et se faire des brochettes de Boulfaf. Selon un groupe d’experts de l’ONU, la consommation de viande doit être abandonné pour sauver la planète.

En effet, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) de l’ONU, doit présenter ce jeudi un nouveau «rapport spécial» sur le réchauffement climatique. Des parties de ce document, ayant fuité dans les médias, laissent entendre qu'il sera suggéré notamment de réduire la consommation de viande et s’orienter vers un régime végétarien.

Les experts du Giec estiment qu’il sera impossible de maintenir les températures mondiales à des niveaux sûrs sans une transformation de la manière dont on produit la nourriture et gère les terres agricoles, rapporte The Guardian, qui cite des parties du document. Les humains exploitent actuellement 72% de la surface cultivable de la planète pour nourrir, vêtir et soutenir la population croissante de la planète Terre, prévient le rapport.

Parallèlement, l’agriculture, la foresterie et d’autres utilisations des sols produisent près du quart des émissions de gaz à effet de serre. «En outre, environ la moitié des émissions de méthane, l’un des gaz à effet de serre les plus puissants, proviennent des bovins et des rizières, tandis que la déforestation et l’enlèvement des tourbières entraînent d’importantes émissions de carbone», poursuit-on.

Deux tiers des Marocains à convertir en… végétariens

Ainsi, à l'avenir, ces problèmes vont probablement s'aggraver, car «le changement climatique aggrave la dégradation des sols en augmentant l'intensité des précipitations, les inondations, la fréquence et l'intensité de la sécheresse, le stress thermique, les vents, l'élévation du niveau de la mer et l'action des vagues», indique le rapport.

Le GIEC émet toute une série de recommandations, en soulignant la nécessité d’une gestion plus durable des terres afin d’émettre beaucoup moins de carbone qu'aujourd'hui. Il propose aussi que les tourbières soient restaurées en arrêtant les systèmes de drainage, que les humains pallient au gaspillage de nourriture et qu’ils réduisent la consommation de viande en s’orientant vers le régime végétarien.

«La consommation de régimes alimentaires sains et durables, tels que ceux basés sur les céréales secondaires, les légumineuses et les légumes, et les noix et les graines… offre des opportunités majeures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.»

Rapport du GIEC

Une proposition qui ne risque pas de plaire aux Marocains. En effet, selon une enquête de Sunergia pour le compte du journal L’Economiste, parue en juin dernier, 3% seulement des répondants marocains seraient végétariens, tandis que 48% des Marocains sondés affirment consommer de la viande plusieurs fois par semaine. L’enquête a surtout révélé que les 2/3 des Marocains restent accros aux viandes.

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