Menu

Grand Angle

Ukraine : Les Marocains inquiets suite au meurtre d’un huitième étudiant

En l’intervalle d’un an, huit étudiants marocains ont péri en Ukraine, dans diverses circonstances, le plus récent étant décédé dimanche après avoir été poignardé à Odessa. Si l’ambassade tient des réunions avec les autorités de Kiev atour des problèmes rencontrés par les étudiants du royaume, certains de ces derniers préfèrent tempérer.

Publié
L'université nationale Taras-Chevtchenko de Kiev. / Photo d'illustration
Temps de lecture: 3'

Les drames touchant des étudiants marocains établis en Ukraine se poursuivent. Aux premières heures de dimanche dernier, un étudiant marocain a perdu la vie sur une plage prisée à Odessa, au sud de l'Ukraine. Selon le média ukrainien Kopirkin, la tragédie s'est produite sur la plage d'Arcadia lorsqu’un «inconnu a poignardé un citoyen marocain». «La victime est décédée dans l'ambulance. On sait que le défunt était étudiant dans l'une des universités d'Odessa», poursuit le média. Celui-ci informe, sans donner plus de précisions, qu’une procédure pénale (meurtre avec préméditation) a été ouverte.

Ce mardi, l’ambassade du Maroc à Kiev confirme l’information. Il s’agit d’un étudiant marocain né en 1999 à Kénitra. Il est arrivé en Ukraine en janvier dernier pour poursuivre ses études en classe préparatoire à Odessa, située à 6h de route de la capitale Kiev. «Le jeune marocain sortait de boîte lorsqu’il a été poignardé par un ressortissant du Tadjikistan», ajoute une source proche du dossier, établie à Kiev.

L'ambassade du Maroc dans ce pays d’Europe de l’Est indique avoir été informée, dans la nuit de samedi à dimanche par un ressortissant marocain. «Une cellule de crise a été mise en place dimanche matin à 7h pour faire toutes les démarches nécessaires auprès des autorités ukrainiennes (police, parquet, hôpital)», poursuit la représentation diplomatique du royaume.

Tout en affirmant être en «contact permanent avec la famille du défunt», l’ambassade rappelle que l’étudiant marocain bénéficie d’une assurance rapatriement. «L’ambassade est en train de faire toutes les démarches nécessaires avec les autorités ukrainiennes et la société des pompes funèbres pour le rapatriement de la dépouille», indique-t-on de même source.

Suivant aussi le déroulement de l'enquête, la même source informe que l’assassin présumé a été arrêté par la police ukrainienne.

Etudiants marocains en Ukraine, une situation inquiétante ?

Il s’agit surtout du «huitième décès que l'ambassade déplore, de jeunes étudiants marocains, depuis un an». «Plusieurs réunions de travail ont été tenues avec les autorités ukrainiennes au sujet des problèmes vécus par nos étudiants», dont le nombre varie entre 8000 et 9000 étudiants. L’ambassade cite des «problèmes des intermédiaires, de drogue, d'alcool...».

«C’est un drame que nous vivons en permanence. Ce n’est ni le premier cas ni le deuxième», déplore notre source. «Aucun de ces 8 jeunes marocains n’a été victime d’une mort normale», poursuit-elle. 

«Il faut informer les gens qui souhaitent envoyer leurs enfants en Ukraine de cette situation. Nos jeunes peuvent sombrer dans la drogue, l’alcool et les jeux de hasard alors qu’ils viennent pour étudier.»

Source proche du dossier

Si l’ambassade informe de «plusieurs rapports à ce sujet soumis aux autorités marocaines compétentes qui se penchent très sérieusement sur ces problèmes», notre source dénonce l’absence de changement alors que «le nombre d’étudiants ne cesse de s’élever». De plus, «il y a des intermédiaires marocains qui ramènent des étudiants ici, qui ne cherchent qu’à s’enrichir au détriment de ces jeunes qui sont envoyés dans des villages loin de la capitale», accuse-t-elle.

Contacté par Yabiladi, un étudiant marocain à Kharkiv, deuxième plus grande ville d’Ukraine, tempère. «Il est normal que les étudiants marocains fassent face à certains problèmes, comme dans n’importe quel pays d’accueil», nous déclare-t-il. Il dit aussi connaître «des étudiants marocains qui ont été confrontés à des situations difficiles» dans cette ville. Mais sa mère fait toutefois état de son inquiétude. «A chaque fois que mon téléphone sonne et qu’il s’agit d’un numéro étranger, je panique», nous confie-t-elle ce mardi, évoquant «toute une série de drames ayant touché les étudiants marocains établis en Ukraine» depuis près d'un an.

Article modifié le 03/07/2019 à 01h29

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com