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Grand Angle

Bourita en Amérique latine pour corriger les erreurs du Maroc au Panama et en Equateur

Tirant les leçons des erreurs commises par la diplomatie marocaine avec le Panama et l’Equateur, Nasser Bourita s'est rendu dans deux pays ayant retiré leurs reconnaissance de la «RASD». La tournée du chef de la diplomatie est également une occasion pour le Maroc de consolider ses relations avec ses traditionnels «alliés» en Amérique latine : le Chili et le Brésil.

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Nasser Bourita et Yildiz Pollack-Beighle, ministre des Affaires étrangères du Suriname. / Ph. MAECI
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Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale effectue du 11 au 14 juin une tournée dans quatre pays d’Amérique, à savoir la république Dominicaine, le Suriname, le Chili et le Brésil. Tous ces Etats ont un point en commun : ils ne reconnaissent pas la «RASD». Paramaribo et Saint-Domingue ont retiré leurs reconnaissances, respectivement en 2010 et 2016.

En revanche, le Chili et le Brésil, au même titre que l’Argentine, ne l’ont jamais reconnu. Ils résistent encore aux pressions des puissants relais du Polisario sur le continent, notamment dans les rangs des parlementaires. D’ailleurs, en septembre 2014, des députés brésiliens avaient déposé une motion sollicitant l’établissement de relations diplomatiques avec le Polisario. La même initiative avait été enregistrée au Chili en mai 2016.

Si avec Brasilia et Santiago, Rabat n'a que peu à craindre quant à leurs positions sur la question du Sahara, elle l’est moins avec les capitales des pays d'Amérique latine ayant déjà entretenu des liens avec la «RASD», comme c’est le cas de Paramaribo et Saint-Domingue. C’est dans ces deux capitales que Nasser Bourita a effectué se deux premières escales.

Ces visites offrent au Maroc l’opportunité de réactualiser ses relations politiques et économiques avec ces Etats et leur prêter une assistance, d’autant que le royaume sait, par expérience, que ces retraits de reconnaissances n’obéissent pas toujours à une véritable politique d’Etat mais peuvent être le fruit de conjonctures particulières.

Eviter les erreurs commises avec le Panama et l’Equateur

Preuve en est les revirements du Panama et de l’Equateur enregistrés en 2016. Le Maroc s'était endormi sur ses lauriers, ne parvenant pas à capitaliser sur la rupture des relations avec le Polisario deux années auparavant. Il a ainsi laissé à l’Algérie l’occasion de combler le vide laissé par sa diplomatie.

La visite de Salaheddine Mezouar effectuée en décembre 2016 à Panama City n’a pas permis d’assurer un retrait de la reconnaissance de la «RASD». L’ancien ministre des Affaires étrangères avait même constaté la présence d’une ambassade du Polisario dans la capitale.

Annoncé également en 2014, le Paraguay maintient encore le retrait de sa reconnaissance de la république autoproclamée en février 1976. Depuis janvier 2016, le Maroc n’hésite d'ailleurs pas à venir en aide au gouvernement paraguayen. En janvier 2016, le royaume lui avait ainsi accordé 1 million de dollars d'aides pour faire face à de graves inondations. En février 2018, Rabat s’était montrée une nouvelle fois solidaire, accordant 700 mille dollars pour la rénovation de trois unités hospitalières de famille, situées dans le département de Guairá, ainsi que trois autres dans la région de Caazapá.

La tournée de l’actuel ministre des Affaires étrangères n’a pas programmé une étape aux Mexique, reconnaissant la «RASD». Ce grand Etat d’Amérique du nord résiste encore aux offensives diplomatiques du Maroc malgré les visites de l’ancien Premier ministre Abderrahman Youssoufi en 2002 et celle du roi Mohammed VI en 2005.

Article modifié le 13/06/2019 à 17h30

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