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Grand Angle

Communales en Espagne : Un candidat d’origine marocaine dans la ligne de mire des services de renseignements

Après les accusations d’espionnage visant le député du PSOE, Mohamed Chaïb, portées en juin 2018 par des milieux pro-Polisario, c’est au tour de Samir El Jebli d’être sur la selette.

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Samir El Jebli à droite en compagnie de Carles Puigdemont / DR
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Un ressortissant hispano-marocain est dans le viseur des renseignements espagnols. Samir El Jebli Bhioui est même qualifié d’ «espion dormant» du Maroc au sein du Parti démocratique européen catalan (PDeCAT) de Carles Puigdemont, exilé politique en Belgique.

Le journal El Mundo a réservé, ce lundi 15 avril, un article sur ses présumés liens avec la DGED et ses agents à Barcelone. Elle lui reproche d’avoir été désigné tête de liste du PDeCAT aux élections communales du 25 mai prochain dans la localité de Canovellas, ville de 16.000 habitants située à 32 km de Barcelone.

Un intérêt justifié par un message émanant apparemment des services du contrespionnage : «Aucun candidat d’origine marocaine, qui est adhérent dans un parti politique en Espagne, ne se présente à une élection sans l’aval du Maroc.»

«Oui, il travaille pour le Maroc. Doucement, il a été introduit dans l’entourage des leaders des réseaux sociaux marocains» ayant bénéficié de la «promotion des Etats-Unis et qui envoient des informations à la DGED», affirme sans ciller un analyste en Catalogne pour le compte des Forces et Corps de la Sécurité de l’Etat.

Crainte d’une «menace» marocaine ?

Et pourtant l’homme de 29 ans n’est pas à son premier coup d’essai en politique. En 2015, il était 4e dans la liste de Convergència i Unió (CIU). Qu’est ce qui a changé pour que son engagement politique ait été accepté il y a quatre ans, et qu’aujourd’hui il soit érigé au rang de menace ?

Sa proximité avec les milieux indépendantistes pourrait être un élément de réponse. Les sources d’El Mundo parlent de son voyage effectué le 26 mars à Bruxelles, pour y rencontrer Carles Puigdemont ; l’ancien président de la Catalogne destitué par Madrid en octobre 2017 pour avoir organisé un referendum d’autodétermination dans sa région.

Une autre source présentée comme «ex-agent de la DGED» par El Mundo, estime que «le fait que le Maroc ait quelqu’un au PDeCAR lui permet de connaitre tous les mouvements de l’indépendantisme, et collecter des informations qu’il pourrait utiliser contre l’Espagne». Et d’ajouter que les «socialistes (du PSOE) sont contrôlés par le député Mohamed Chaïb et maintenant les Marocains veulent avoir quelqu’un dans l’orbite de Puigdemont et dans son cercle le plus proche».

Dans ce genre de récit d’ «espions» de Rabat en Catalogne, le nom de Noureddine Ziani, expulsé d’Espagne en 2013 sur ordre du CNI pour «menace à la sécurité et la stabilité des institutions», est souvent cité. C’est le cas pour Samir El Jebli.

L’émergence de figures politiques d’origine marocainr inquiète certains milieux politiques en Espagne. Les accusations portées contre Chaib et Jebli et les commentaires xénophobes à l’égard de Najat Driouech Ben Moussa, députée d’ERC (Gauche Républicaine catalane), par Santiago Absacal, chef de VOX,  traduisent en effet ces craintes.

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