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Grand Angle

Sahara : L’Afrique du Sud furieuse de l’organisation de la Conférence de Marrakech

La réaction de l’Afrique du Sud quant à l’organisation par le Maroc d’une conférence ministérielle africaine sur le Sahara n’a pas tardé. Si Cyril Ramaphosa, président sud-africain a tenu un discours diplomatique, Gwede Mantashe, secrétaire général du Congrès national africain (ANC), a tenu un discours aggressif à l’encontre du royaume.

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Gwede Mantashe, secrétaire général de l'ANC en compagnie du président sud-africain Cyril Ramaphosa. / Ph.
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L’Afrique du Sud est remontée contre le Maroc à cause de l’organisation, par le royaume, de la Conférence ministérielle sur l’appui de l’Union africaine au processus onusien sur le différend du Sahara.

Lundi, Gwede Mantashe, secrétaire général du Congrès national africain (ANC), parti sud-africain au pouvoir, n’a pas pu cacher sa colère. Dans des déclarations à la presse, en marge d’une conférence de soutien au Front Polisario à Pretoria, le responsable de l’ANC a ouvertement critiqué le Maroc pour avoir organisé une conférence «parallèle à celle de solidarité avec le peuple sahraoui».

Les deux conférences se sont en effet déroulée le même jour, l’une à Marrakech à l’initiative du Maroc, l’autre à Pretoria à l’appel de l’Afrique du Sud, en marge d’une réunion de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

Mais si la conférence du Maroc a réuni 36 pays africains, celle de l’Afrique du Sud n’a pu réunir qu’un nombre limité de pays. Sur les 16 membres du SADC, 12 seulement ont été présents. En plus de l’Algérie et de Sao Tomé-et-Principe, en tant qu’invités, plusieurs Etats non africains, comme le Venezuela et le Nicaragua, ont pris part à la conférence sud-africaine. Si les médias sud-africains évoquent la présence de 32 pays, il s'avère que des partis politiques venus d’Europe auraient été considérés, par les organisateurs, comme représentants de leurs pays respectifs à cette rencontre. 

Le Maroc accusé d’avoir «acheté» le soutien des pays africains

Hier, devant les médias de son pays, Gwede Mantashe est même allé jusqu’à accuser le royaume d’avoir «payé pour que des représentants assistent à sa conférence». «Je m'attendrais à cela de la part du Maroc parce qu'il a les ressources», ajoute-t-il sans retenue. Visiblement en colère contre Rabat, le secrétaire général du parti sud-africain au pouvoir ajoute que le Maroc «exploite les ressources du Sahara occidental et les utilise pour acheter de l'aide». «Et ils réussissent sur le continent», finit-il par reconnaître avant d’accuser à nouveau le Maroc d’avoir «acheté le soutien pour être admis à l'Union africaine en janvier 2017 par la majorité des États africains».

Mantashe promet que son pays continuerait de faire campagne au sein de l'UA au profit du Polisario. «Nous demanderons à l'ambassadeur du Maroc que son pays devrait quitter le Sahara Occidental et donner au peuple (sahraoui, ndlr) le droit à l'autodétermination», ajoute-t-il en allusion à Youssef Amrani, que Pretoria a fini par accepter en tant qu’ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud.

De son côté, Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud et avocat avéré du Front Polisario, s’est limité à un langage diplomatique. Lors de son discours en ouverture de ladite conférence, il a «immensément encouragé» les efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, réaffirmant le soutien de son pays «au processus des Nations Unies qui vise à ramener à la table des négociations» le Maroc et le Front Polisario.

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