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Grand Angle

ODD : Driss Jettou pousse El Othmani à réunir le «Comité stratégique de développement durable»

La Cour des comptes joue le rôle de bête noire du gouvernement. Ses observations le secouent à tel point que la réaction est presque immédiate. En témoigne le dernier rapport sur la réalisation des objectifs de développement durables 2015-2030.

Publié
Archive / Ph. MAP
Temps de lecture: 3'

Deux jours après la publication par la Cour des comptes de son rapport au ton très critique sur «l’état de préparation du Maroc pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable 2015-2030», le gouvernement réagit. Ce vendredi 22 février, El Othmani a réuni, pour la première fois, les membres du «Comité stratégique de développement durable».

Un mécanisme placé sous l’autorité d’El Othmani, lancé officiellement par l’exécutif le 22 février 2018 et publié ensuite au Bulletin officiel le 29 mars. C’est dire qu’il a fallu la sortie d’un chapelet de griefs de la Cour des comptes pour que le gouvernement daigne enfin tenir une rencontre des ministres concernés par la réalisation des ODD.

Les juges de Driss Jettou ont observé que le gouvernement dispose de plusieurs stratégies et programmes aux niveaux national et sectoriel, plus de 129 selon les estimations annoncées par El Othmani en personne. Néanmoins, «les actions prises en vue de (les) faire converger vers le Programme 2030, selon les priorités et préférences nationales, restent faibles. C’est le cas, notamment, de la stratégie nationale de développement durable (SNDD) et des stratégies sectorielles des départements ministériels».

La gestion de Mme Nezha El Ouafi pointée du doigt

Et de préciser que «les investigations réalisées par la Cour des comptes (CC), auprès des différentes parties prenantes, ont révélé plusieurs insuffisances liées au processus d’adoption de la SNDD. Lesquelles ont eu pour conséquence le ralentissement du processus de son adaptation et de sa convergence vers la réalisation des ODD.»

Les critiques de la CC portent également sur la gestion de la secrétaire d'État chargée du Développement, Nezha El Ouafi (PJD). Elle a «confié à un consultant externe la réalisation d’une étude afin d’élargir le processus d’appropriation, de mettre en cohérence les objectifs de développement durable avec les priorités nationales», lit-on dans le rapport.

«L’approche adoptée pour la réalisation de cette étude soulève des discordances entre les départements ministériels et ne traduit pas le souci porté pour la mise en œuvre des ODD, notamment en ce qui concerne la nécessité d’impliquer toutes les parties prenantes.»

Rapport de la Cour des comptes

Le document relève que la SNDD a prévu l’établissement de plans d’actions. Le secrétariat d’État au Développement durable a établi, à son échelle, 21 propositions dévoilant les engagements de 21 départements ministériels prioritaires en matière de développement durable.

«Cependant, la réactivité à ses propositions par les 21 départements ministériels considérés fait défaut. En effet, seuls les ministères de la santé et de l’intérieur ont apporté leurs réponses. Il a été constaté, également, que les propositions faites aux départements concernés ne se recoupent pas, nécessairement, avec leurs stratégies sectorielles et sont devenues pour la plupart d’entre elles dépassés», observe la Cour des comptes.

A son habitude, El Othmani promet de travailler sur le sujet

Face aux remarques de la Cour des comptes, Saad-Eddine El Othmani s’est dit «déterminé à assurer le succès de la Stratégie nationale de développement durable eu raison de ses effets positifs sur les citoyens et l'environnement et a appelé toutes les parties concernées à participer activement à la mise en œuvre de cette stratégie nationale et à atteindre les objectifs qui y sont associés», indique un communiqué de la présidence du gouvernement publié ce vendredi au terme de la réunion du «Comité stratégique de développement durable».

Le rapport de la Cour des comptes tombe au mauvais moment pour le cabinet El Othmani, sachant que ce n’est pas l’unique boulet qu’il traine. Le projet de programme de qualification de l’offre de formation professionnelle, que le roi lui a confié, accuse beaucoup de retard. Pis encore, Mohammed VI a retoqué les propositions que le chef du gouvernement lui a soumises le 29 novembre. Depuis, plus aucune nouvelle à ce sujet...

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