Le 7 novembre aura sans doute été l’un des plus beau Aid El Adha de Moulati. La jeune Marocaine de 17 ans s’apprête à retrouver sa famille pour le jour de l’an, au Maroc, à Kelaat M'Gouna, après 8 opérations du visage. Atteinte d’un angiome faciale - une malformation veineuse causant un gonflement de la taille d’un ballon au niveau de la lèvre, de la mâchoire et du cou, Moulati est arrivée à Cherbourg pour se faire soigner, il y a plus d’un an. Sa dernière opération a eu lieu mercredi 2 novembre rapporte le quotidien Ouest France. Elle va repartir guérie avec son père qui est resté auprès d’elle pendant toute la durée des soins.
Son histoire est un bel exemple de solidarité. En 2007, «Jeunesse et espérance», une association de Forbach, en Lorraine, tente de faire venir l’adolescente en France, faute de soins appropriés au Maroc. En 2008, lors d’un échange les enseignants du collège Cachin de Cherbourg, émus par la situation de Moulati, littéralement défigurée, décident à leur tour de l’aider. Elle est associée à un groupe d’élèves marocains correspondants pour pouvoir se rendre en France, mais aucun accord n’est trouvé avec la le CHU de Nancy.
L’avenir de Moulati est alors bien sombre, mais Philippe Giraux, conseiller principal d'éducation (CPE) du collège cherbourgeois, rencontre le docteur Yassine Benchemam qui s’émeut à son tour car l’angiome ne se contente pas de défigurer la jeune fille, il met également ses jours en danger. Un coup, un choc et Moulati risque l’hémorragie.
Ensemble, les deux hommes initient une chaîne de solidarité associant le collège, les parents d'élèves, la polyclinique, le CHU de Caen et l'association des Amis du Maroc. Les médecins soignent bénévolement la jeune fille mais son hébergement et sa scolarisation à Cherbourg avec son père coûtent tout de même près de 20 000 euros à cette association de solidarités. 9 interventions chirurgicales et un an plus tard, la jeune Moulati est guérie.