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Grand Angle

Maroc : Les deux clans du PAM parviennent (enfin) à un consensus

Après une longue crise ayant menacé la deuxième force politique du Maroc, le PAM se dirige enfin vers une issue pour apaiser les tensions internes. Après une rencontre samedi dernier, une réorganisation des structures du parti a été annoncée. Ce consensus semble satisfaire les détracteurs de Hakim Benchemach.

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Hakim Benchamach, Ahmed Akhchichine et d'autres dirigeants du PAM lors de la rencontre du samedi. / Ph. PAM.ma
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En proie à une guerre intestine depuis plusieurs mois, l’ayant même menacé d’éclosion, le Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM) s’apprête à tourner la page.

Samedi, son secrétaire général, Hakim Benchemach a convoqué une réunion conjointe du bureau politique et du bureau fédéral du premier parti de l’opposition et deuxième force politique au Maroc. Durant la rencontre, Ahmed Akhchichine, ancien ministre de l’Education nationale, dont le nom avait même circulé l’année dernière pour une éventuelle succession d’Ilyas El Omari, a été désigné au poste de numéro 2 du PAM.

Lors de son intervention, Hakim Benchemach, également président de la Chambre des conseillers, a reconnu à demi-mot que la formation politique fondée par le Mouvement de tous les démocrates traverse actuellement une crise. «L’avenir du parti est actuellement lié à ce qui va être décidé par les dirigeants et à ce que nous allons tous choisir», a-t-il affirmé.

«Il ne s’agit pas d’une crise intense et d’une réelle impasse mais seulement d’une différence de points de vue de certains dirigeants, exprimée par un discours raide. C’est un parti politique, et non pas une caserne militaire ou un mouvement dominé par la culture du Cheikh ou de l’adepte.»

Hakim Benchemach

Le secrétaire général du Tracteur a rappelé que «la construction d’un parti démocratique est un travail de longue haleine». «Nous sommes devant deux choix : continuer dans nos petites guerres ou choisir de faire entendre la voix de la raison et de la sagesse», lance-t-il avant d’insister sur la nécessité de «tous s’allier à une vision commune élaborée conjointement par tous les membres» du PAM.

Hakim Benchemach a également considéré qu’il optait, en tant que secrétaire général, pour la deuxième voix, affirmant sa conviction sur «la capacité collectif» des PAMistes à surmonter cette crise.

Une réorganisation qui satisfait le courant des détracteurs

Selon le communiqué final de la rencontre, le parti du Tracteur procède ainsi à une réorganisation de ses instances partisanes. Ainsi, Ahmed Akhchichine accède ainsi au poste de secrétaire général-adjoint. La présidence du bureau fédéral sera, de son côté, assurée par Mohamed Hamouti, alors que Samir Goudar et Mohamed Ghiate seront respectivement le premier et le deuxième vice-présidents du bureau fédéral.

Les deux bureaux du PAM ont également décidé de «poursuivre la reconstruction des instances du parti», de mettre en place un comité présidé par Ahmed Akhchichine pour «examiner et développer la feuille de route présentée par le secrétaire général» et un autre, formé entre les deux bureaux, pour suivre la mise en place de la feuille de route.

Autre point de convergence : l’organisation, en avril prochain, d’une session du Conseil national pour la préparation du quatrième congrès national du parti. Un rendez-vous qui doit se tenir dès octobre prochain.

Mais en attendant le premier rendez-vous, il semble que les détracteurs de Hakim Benchemach soient satisfaits de ces conclusions. Contacté par Yabiladi, Abdellatif Ouahbi, membre du bureau politique du PAM, estime qu’«une solution a été trouvée pour certains problèmes fondamentaux». «Il reste toutefois certains que nous traitons au niveau des instances partisanes», poursuit-il. L’avocat et député ajoute que «tout le monde doit écouter la voix de la raison. Nous aborderons cette phase en tentant de faire réussir cette expérience afin de tourner la page une fois pour toutes».

Abdellatif Ouahbi, qui n’a pas assisté à la rencontre du samedi, indique avoir été visité par Ahmed Akhchichine. «Il m’a dit que je devais reprendre mon poste de membre du bureau politique et j’en suis convaincu», nous précise-t-il.

«Les solutions sont organisationnelles. Chaque organe partisan jouera son rôle sans l’ingérence des autres organes. C’est ce que je demande depuis le début et c’est ce que j’ai demandé à l’époque d’Ilyas El Omari: ce parti doit fonctionner de manière démocratique.»

Abdellatif Ouahbi

«Nous espérons dépasser nos différences, nous en avons la volonté pour aller de l’avant. J’ai discuté avec Madame Mansouri (Fatima Zahra, présidente du Conseil national du PAM, ndlr), et elle est du même avis que moi : nous voulons parvenir à une solution», conclut le membre du bureau politique du Tracteur.

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