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Grand Angle

Al Adl Wal Ihsane : «La corruption et le despotisme freinent le changement» au Maroc

Le mouvement Al Adl Wal Ihsane, interdit mais toléré au Maroc, a rendu public cette semaine son rapport politique. La Jamaâ fondée par Abdeslam Yassine revient sur les faits marquants de la période entre novembre 2017 et octobre 2018. Elle évoque l’annonce de l’échec du modèle de développement au Maroc, les Hirak et la campagne de boycott.

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Le cercle politique d'Al Adl Wal Ihsane. / Ph. DR
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L’année 2018 est passée dans un climat politique, social et économique «confirmant le pouvoir de la corruption et du despotisme qui ne cessent de freiner le processus de changement au Maroc». C’est ce qu’a estimé, mardi, le Mouvement Al Adl Wal Ihsane dans le rapport annuel de son cercle politique. Un long document qui couvre la période allant de novembre 2017 à octobre 2018.

Pour la Jamaâ, le pouvoir de la corruption et le despotisme «sabotent [aussi] les aspirations» des Marocains à «une croissance globale incluant la dignité humaine, la liberté réelle et de la justice équitable». Un constat devant lequel le mouvement fondé par Abdeslam Yassine a «choisi de continuer à se ranger du côté du peuple et à confirmer son alignement sur l’option pacifiste, quoique le climat de désespoir régnant présage l’avènement d’une terrible explosion», poursuit le rapport.

Celui-ci rappelle aussi les «tentatives» d’Al Adl Wal Ihsane de «tisser des relations de dialogue équilibré avec diverses parties et figures politiques» pour «aboutir au processus de changement et de transition vers le Maroc de la dignité, de la liberté et de la justice sociale». Il dénonce aussi que les actions du mouvement «soient très réduites et ses droits à l’accès à l’espace public soient réquisitionnés, sans parler des manœuvres de diversion menées contre lui par les poursuites visant ses membres et ses sympathisants».

Dans son rapport annuel, le cercle politique de la Jamaâ pointe aussi du doigt «la réunion du pouvoir, de la richesse et des prérogatives absolues dans la main du roi, la responsabilisation et la sanction pour les autres institutions officielles».

Al Adl Wal Ihsane et les «mesures répressives du Makhzen»

Le document dénonce aussi le fait que le Parlement «demeure prisonnier d’un mode classique de gestion et d’action», estimant que «les commissions d’enquête sur un dossier particulier ne mènent presque jamais leur mission à terme».

Passant en revue «l’échec du modèle de croissance marocain à répondre aux attentes des Marocains, «la multiplication des violations dans la gestion des finances de l’état et la faiblesse de l’investissement privé qui mettent en péril la paix sociale», enfantées par ce modèle, la Jamaâ dénonce un «taux de croissances infimes et des décalages énormes au niveau de la répartition des richesses». Le rapport politique revient notamment sur «le boycott économique» lancé en avril dernier et sur le Hirak avant d’aborder les droits humains. Une partie dans laquelle Al Adl Wal Ihsane évoque les «mesures répressives du Makhzen».

«Des mesures répressives comme la détention, la limitation du droit à la liberté d’expression et la poursuite en justice de journalistes, de blogueurs et d’activistes qui critiquent les politiques de l’état et informent sur les violations répétitives en la matière ou manifestent contre.»

En guise de conclusion, Al Adl Wal Ihsane estime que «le peuple marocain commence à reprendre ses affaires en main» et fait état de «dynamiques sociales, indicateurs positifs pour l’avènement du changement espéré».

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