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Grand Angle

La grogne sociale au Maroc, évoquée par le PAM et le PPS et boudée par le PJD

Alors que la grogne sociale au Maroc manifeste depuis deux semaine l’un de ses aspects, à travers la hausse inquiétante de l’émigration clandestine, cette question a été évoquée par certains partis comme le PPS et le PAM mais boudée par le PJD.

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Photo d'illustration. / DR
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Au Maroc, la grogne sociale et l’exacerbation d’une population en quête de libertés, à la recherche d’emploi et de perspectives continue de manifester ses aspects. Après les manifestations ayant eu lieu dans plusieurs régions du Maroc, puis la campagne de boycott, voilà que le Nord du royaume connaît une campagne d’exode sans précédent, interpellant ainsi l’ensemble des acteurs du pays.

Cette grogne sociale a été évoquée à différents niveaux par des formations politiques cette semaine. Si le Parti du progrès et du socialisme (PPS) et le Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM) n’y vont pas par quatre chemins, le Parti de la justice et du développement (PJD) boude tout simplement la question, préférant seulement commenter la hausse des tentatives d’émigration clandestine ces derniers jours.

Le PPS inquiet de la grogne sociale et l’émigration des jeunes

Dans son communiqué du mardi, le PPS a exprimé son «inquiétude profonde quant à l’évolution négative et dangereuse que connaît l’émigration clandestine» et ses «messages négatifs exprimant les sentiments d’une large frange de la jeunesse marocaine de désespoir et du manque de confiance dans l’avenir». Le parti du Livre considère que «l’accentuation de la congestion sur la scène sociale se développe dans l’atmosphère négative qui pèse sur la situation générale dans notre pays».

«L’incertitude et la crise dans les domaines politiques et partisanes s’accentue tout comme le sentiment d’absence de perspectives chez de larges couches sociales, en l’absence de mesures publiques afin de de contenir cette congestion à travers des initiatives ou un esprit réformateur dans divers aspects de la vie politique, économique et sociale. Le PPS considère que considère que la confrontation de la grogne sociale nécessite des réformes audacieuses et le rejet des pratiques absurdes qui aggravent la crise de confiance.»

Communiqué du PPS

Le bureau politique du PPS considère aussi que cette situation interpelle le gouvernement, appelé à «prendre toutes les initiatives de réforme nécessaires et à une plus grande présence politique». L’occasion pour le parti de critiquer la récente crise au sein de la majorité opposant le PJD et le RNI. Une crise qui ne fait qu’«approfondir la crise de confiance et le rejet de tout travail politique».

La grogne soulignée par le PAM mais boudée par le PJD

De son côté, le PAM a lui aussi évoqué la grogne sociale au Maroc, affirmant avoir étudié lors de la réunion de son bureau politique du mardi dernier les «indicateurs inquiétant de la situation politique et social». Une situation qui se caractérise par «des tensions sociales croissantes, et le manque de perspectives et d’intégration économique et sociale devant les de jeunes ainsi que leur tendance à de plus emprunter la voie dangereuse de l’émigration clandestine à la recherche de meilleures conditions de vie décente». «Des conditions meilleures que le gouvernement n’a pas réussi à leur assurer», poursuit le communiqué du Tracteur.

La formation politique de l’opposition «rappelle au chef du gouvernement sa responsabilité», soulignant la nécessité de travailler avec un esprit national réel sur les véritables enjeux et défis figurant sur l'ordre du jour de notre pays».

En revanche, le secrétariat général du PJD, réuni mardi sans son secrétaire général Saadeddine El Othmani, à New York pour représenter le Maroc à la 73e Assemblée générale de l’ONU, a brièvement abordé la question de la migration clandestine, avant de passer à un autre dossier. «Le secrétariat général a également délibéré sur un certain nombre de questions concernant l’opinion publique nationale, notamment la question de l’immigration illégale», lit-on sur le site officiel du parti de la Lampe.

Tout en «soulignant la gravité de ce phénomène», le secrétariat général du PJD a appelé «les parties concernées à intensifier leurs efforts et à promouvoir des programmes de développement pour en réduire les causes». Le parti associe aussi ces campagnes d'immigration clandestine aux réseaux de contrebandes, de traite humaine et de drogues appelant à «appliquer la rigueur pour faire face à ces réseaux et à travailler pour préserver la sécurité des citoyens et des citoyens». Le traitement accordé à la question sème la confusion puisqu’il n’est pas clair si le parti évoque l’immigration clandestine des Subsahariens ou l’émigration des jeunes marocains. Le reste du communiqué s’étale plutôt sur le bras de fer opposant la Lampe à la Colombe.

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