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Un ex-détenu salafiste dément les allégations de torture qui ont facilité sa libération

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Libéré après avoir rapporté des récits sur sa torture en prison, Bouchta Charef retire désormais tous ses dires / Ph. Saad El Kadiri (Hespress)
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Arrêté en Syrie en 2009 et interrogé par les services de Damas avant d’être livré au Maroc, Bouchta Charef a été condamné à huit ans de prison ferme pour des faits de terrorisme. Emprisonné depuis à Salé, il a fait partie en 2011 du groupe de salafistes ayant révélé avoir été torturés et violés à Témara, ce qui a considérablement facilité leur libération.

Dans l’extrait d’un récent entretien accordé à Hespress, l’ex-détenu salafiste reconnaît avoir «menti de bout en bout», car «animé autrefois par une haine viscérale envers le Maroc qui accuse les sympathisants d’al-Nosra de terrorisme».

Bouchta Charef demande ainsi «pardon à tous les Marocains, aux autorités marocaines et au roi Mohammed VI», avouant avoir «commis une grave erreur» en enregistrant ses allégations de torture en avril 2011. «A ce moment-là, je ne pensais qu’à la manière la plus efficace de sortir de prison», reconnaît le salafiste. «Mon épouse a demandé le divorce et deux de mes enfants ont quitté le Maroc pour aller vivre en Europe ; j’ai été abandonné par tout le monde», confie-t-il encore à Hespress.

En 2014, Ahdath.info avait en effet relayé les propos de l’ex-épouse de Charef sur ces allégations. Avançant justement que son mari mentait, elle avait expliqué avoir demandé le divorce sur la base de ces fausses déclarations, joignant à sa requête auprès du juge un rapport médical ne faisant état d’aucune trace de torture sur le salafiste. Pour sa part, le concerné explique aujourd’hui que peu avant sa remise en liberté, il avait refusé toute expertise médicale officielle, redoutant que ses récits soient contredits par un rapport susceptible d’annuler la décision de sa libération.

Au lendemain de cette sortie médiatique, le site Lakome2 a retrouvé la vidéo datant de 2011, dans laquelle Bouchta Charef rapporte devant une caméra «les séances de torture à Témara en plein ramadan, au moment où les leçons hassaniennes étaient transmises à la télévision».

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