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Grand Angle  

Hajj 1439 : Les pèlerins marocains mécontents font réagir les Habous

Depuis quelques jours, des vidéos circulent sur Internet montrant des pèlerins marocains en colère contre la gestion de leur délégation à La Mecque. Ce vendredi, le ministre de tutelle a réagi en tentant de limiter la polémique.

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Photo d’illustration / Ph. DR.
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Jeudi, plusieurs vidéos ont circulé sur Internet, montrant des pèlerins marocains en Arabie saoudite, exprimant leur mécontentement sur les conditions de leur hébergement, ainsi que la qualité des services sur place. Dans une vidéo d’une vingtaine de minutes, les pèlerins se plaignent notamment des maigres repas qui leur ont été servis, ainsi que d’une gestion défaillante causant des retards dans leur transport.

Certains parmi eux ont même mis en cause les représentants de leur délégation marocaine, reprochant à celle-ci de les avoir abandonnés à Mina et de ne pas avoir réagi rapidement aux manquements constatés dans la gestion du Hajj.

Les Habous assurent avoir rectifié le tir

Au lendemain de la polémique, le ministre marocain des Habous et des affaires islamiques a publié un communiqué relayé par le MAP et repris par Atlasinfo. Le document explique que «l’ensemble des pèlerins ont accompli leurs rites ou sont sur le point d’achever le dernier d'entre eux, à savoir Tawaf al-ifada, après que plus de la moitié des pèlerins ont quitté Mina vers la Mecque».

Quant aux doléances relayées dans la vidéo, le département d’Ahmed Taoufik est revenu dessus en notant que certains contenus diffusés seraient «des mensonges» comme d’autres «proférés les années passées». En témoignent «les numéros de bureaux (75 et 80) apparus dans des extraits filmés, alors que les numéros des bureaux de la délégation officielle de cette année se situent entre le 105 et le 112».

Commentant le retard des bus à Arafa, le ministère indique que la délégation marocaine «a multiplié les communications téléphoniques avec les parties concernées» pour gérer les flux des pèlerins, «malgré les grands efforts déployés par la délégation en la matière, et qui consistent en la conclusion d’un contrat avec les parties compétentes pour fournir des bus supplémentaires». Dans ce sens et selon la même source, le transfert «a pris fin à 01h00 du matin», ce que le ministère considère comme étant «un horaire normal, sachant que de nombreux pèlerins issus d’autres pays ont souffert de retards plus importants».

Concernant la qualité des repas servis, le ministère confirme qu’un déjeuner «non convenable» a effectivement été offert à Mina, mais que la délégation marocaine est intervenue pour le faire remplacer, même si aucune délégation étrangère n’est habilitée à le faire. Selon la même source, «le ministre marocain a contacté son homologue saoudien au sujet de ces questions, notamment l’encombrement à Mina et le retard des bus».

Un rite sur fond de polémiques

Cette polémique n’est pas sans rappeler plusieurs autres couacs liés au pèlerinage. En plus des questions de logistique et de gestion, le lourd aspect financier est relevé d’année en année, tandis que les fidèles se plaignent des coûts de plus en plus élevés.

En 2016, l’agence saoudienne SPA avait ainsi indiqué que l’Arabie saoudite avait décidé de taxer les pèlerins qui n’effectuent pas le Hajj ou la Omra pour la première fois. Depuis, la taxe sur les visas pour le royaume wahhabite a été multipliée par dix. Elle est passée de 200 à 2 000 riyals saoudiens, soit de 500 à 5 000 dirhams marocains. «L’Etat se porte garant de cette taxe pour celui qui effectue pour la première fois le Hajj ou la Omra», avait rapporté la SPA.

Par conséquent, ce voyage dépasse désormais les 50 000 dirhams de coûts par personne, poussant certains pays comme l’Irak ou la Jordanie à refuser de signer les accords liés à cette mesure, ou même à boycotter les salons qui promeuvent le tourisme religieux dans le royaume wahhabite.

Cette année également, le pèlerinage a été dans le viseur de plusieurs internautes ou religieux de la région MENA, qui ont appelé au Maroc ou en Tunisie à boycotter La Mecque, considérant que les retombées économiques du Hajj ne bénéficient pas à l’Organisation de la conférence islamique (OCI), mais directement à l’Arabie saoudite.

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