Menu

Breve

Pèlerinage : Des appels au boycott adressés aux Marocains

Publié
De plus en plus de voyageurs trouvent les frais du pèlerinage onéreux / Ph. DR.
Temps de lecture: 1'

Depuis la fin juin, un appel au boycott est diffusé par quelques internautes marocains, appelant leurs compatriotes à boycotter le «hajj». Dans une brochure relayée par l’agence d’information ANSA, les défenseurs de cette campagne se demandant pourquoi les retombées du pèlerinage à La Mecque, estimées à «20 milliards de dollars», ne profitent pas «aux musulmans nécessiteux à travers le monde». «Pourquoi cette prodigieuse rente revient-elle uniquement à Al-Saoud ? La Mecque est-elle leur propriété ou appartient-elle à tous les musulmans ?», se demandent encore les auteurs de la brochure.

«32 000 pèlerins marocains se rendent chaque année dans ce pays pour y laisser une moyenne de 75 000 DH chacun, soit une manne de 2,5 milliards de dirhams», ajoutent-ils en enchaînant : «Imaginons le nombre d’hôpitaux, d’écoles ou d’équipements sociaux à financer avec cet argent, s’il arrivait à rester au Maroc au lieu d’être dilapidé en devise. Chaque fidèle, avec cet argent, peut faire une bonne action dans son quartier, village ou douar.»

Cinquième pilier de l’islam, le pèlerinage à La Mecque a des coûts de plus en plus onéreux. C’est pour cette raison qu’en juin dernier, le syndicat des imams tunisiens a demandé au Mufti de la République tunisienne d’«annuler l’obligation du pèlerinage de cette année». Invité à la radio Shems FM, le secrétaire général du syndicat, Fadel Achour, justifie cette requête par le fait que le coût du «hajj» devient pesant pour ses concitoyens.

Par ailleurs, l’imam se demande ce qui advient de cet argent qui, selon lui, finance «les exactions commises à l’encontre d’autres pays musulmans, comme le Yémen ou la Syrie». Ainsi, il estime qu’«il serait plus judicieux d’utiliser cet argent pour améliorer la situation socio-économique des Tunisiens», rapporte Algérie-focus. Pour l’instant, cet appel n’a pas encore trouvé de répondant, mais il pose le débat sur les revenus financiers du voyage sacré et leurs usages.

Article modifié le 2018/07/05 à 01h01

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com