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Grand Angle

Décryptage : Comment les Marocains conduisent pendant le Ramadan ?

Le ramadan, synonyme de jeûne est une période de purification intérieure, de sacrifices, de pratiques d’autodiscipline, de contrôle de soi et d’empathie, donc de calme. Mais la maîtrise de soi peut être perdue par certaines personnes pour une raison ou une autre. Au Maroc, au premier rang des accusés, les usagers motorisés (automobilistes et motocyclistes) des routes. Ramadan et circulation routière ne font guère bon ménage dans les grandes villes marocaines.
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Une enquête d’Aujourd’hui Le Maroc, publiée en octobre 2006, rapporte que la prévention des accidents de la circulation durant le ramadan redouble d’intensité. En effet, les accidents de la circulation augmentent en moyenne, d’un peu plus de 20% durant le mois sacré selon ce quotidien. On est tenté d’affirmer que ce chiffre n’est pas propre à l’année 2006, même si nous ne disposons pas des statistiques de 2009. Ces accidents s’expliquent par plusieurs facteurs. L’état physique des automobilistes et autres utilisateurs des deux routes, en est la première cause.

Les témoignages des internautes sont unanimes. Au Maroc, il est difficile de circuler durant le mois de ramadan, surtout dans l’après-midi, quand l’heure de la rupture du jeûne approche. Pourtant les gens arrêtent le travail à 14h ou à 15h et donc on plus de temps pour rentrer chez eux pour le ftour. En ce mois de dévotion, les incivilités sur les routes augmentent au même rythme que la fréquentation des mosquées. « Déjà qu'en temps normal le civisme est une option, en période de Ramadan il n'en n'est plus question, c'est l'anarchie », a lancé une internaute. Regardez plutôt ci-dessus, la vidéo réalisée par notre reporter. Les klaxons, une pollution sonore qui meuble le quotidien des citoyens hors ramadan, remplacent les bruits des moteurs pendant le ramadan.

Cette période est dédiée à l'abstinence, où l’on ne doit pas se priver uniquement de nourritures, mais aussi de toutes les mauvaises choses. Mais hélas ! Cela ne semble pas être compris par bons nombres de Marocains. La baisse de la glycémie peut entrainer un état physique faible. Si on ajoute à ce facteur, une nervosité et hypersensibilité dues au sevrage en matière d’excitants comme la cigarette et le café auxquels une majorité des conducteurs est dépendante, le résultat est apparent : non respect des signalisations routières, des avertissements banalisés. On s’insulte et on se bat partout, aux carrefours, aux feux tricolores, dans les bus…

A qui incombe le mauvais comportement des uns envers les autres ? Un internaute affirme que « les Marocains (surtout dans les grandes villes) ne sont même plus conscients de cette violence. Ils sont dedans depuis toujours c'est leur seul repère… ». Pour un autre, le sevrage d’excitant ne peut être tenu pour seul responsable du stress et de l’énervement, responsables de plusieurs mauvaises actions des usagers de la route durant le ramadan. Certains cachent leur état nerveux derrière le jeûne, à en croire qu’ils jeûnent par obligation envers la société.

La croissance du parc automobile n’évolue pas au même rythme que le développement des infrastructures routières. Tous les citoyens ont un rôle à jouer dans l’éradication du phénomène, à défaut d’établir un code de la circulation pour le ramadan. Il est temps de prendre conscience du phénomène. Aïd Moubarak à tous et à toutes !

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