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Grand Angle  

Réfugiés à Tindouf : Le témoignage de Mbareka, une grand-mère sahraouie

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a publié jeudi dernier un témoignage d’une grand-mère sahraouie, vivant dans les camps de Tindouf. L’occasion de revenir sur le calvaire des réfugiés sahraouis, leurs défis quotidiens et leurs aspirations.

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Mbareka et sa petite famille vivent dans le camps de Smara à Tindouf. / Ph. Russell Fraser - HCR
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A Tindouf, une zone «désertique reculée au sud-ouest de l’Algérie», le calvaire des Sahraouis, qui dure depuis une quarantaine d’années, semble s’éterniser. Dans un témoignage rendu public sur le site de le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), la parole est donnée à Mbareka, «aujourd’hui âgée d’une cinquantaine d’années, elle vit dans le camp de réfugiés de Smara».

Désormais grand-mère, elle dit craindre «restée» à Tindouf et être «oubliée», sans jamais revoir les siens au Sahara. Elle décrit aussi un exil «prolongé au sein d’un environnement inhospitalier». «Elle n’aurait jamais pu imaginer qu’elle deviendrait grand-mère pendant l’exil (…)», écrit la section Algérie de l’agence onusienne. Habitant dans une «maison en briques de terre» et une tente traditionnelle fournie il y a huit ans par le HCR, et fidèle au mode de vie des Sahraouis, Mbareka affirme que c’est au sein de cette même tente «usée» que la famille passe la plupart du temps.

Plusieurs défis au quotidien

«Nous faisons tout ici. Dormir, manger, boire du thé, recevoir des invités. C’est notre culture. Si vous offrez à une personne âgée une villa ou une tente, nous choisirons la tente», déclare la grand-mère.

«Chaque jour est un défi, qui durera jusqu’à notre retour. L’air et la terre (du Sahara, ndlr) me manquent.»

Mbareka

Selon le HCR, l’hébergement n’est pas le seul défi auquel font face les familles à Tindouf. La même source décrit aussi les défis par rapport au stockage de l’eau et l’aide alimentaire qui «ne dure pas jusqu’à la fin du mois». Sans bétail, ni de moyens d’acheter de la viande plus d’une fois par mois ou deux, sans réfrigérateur, les Sahraouis des camps de Tindouf, comme Mbareka, disent espérer «rentrer chez [eux] avant de mourir». «J’ai peur pour ma fille, mon gendre et pour Abdullahi (son petit-fils âgé de deux ans, ndlr) - qu’ils restent et vieillissent ici. Je crains comme tout le monde ici, qu’on reste ici et qu’on nous oublie», conclut-elle.

L’agence onusienne rappelle que le conflit du Sahara occidental dure depuis plus de 40 ans. La plupart des Sahraouis vivant dans les camps «sont nés dans les camps, n’ayant jamais connu leur patrie».

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