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Grand Angle

Taourirt : L’homme soupçonné de pédophilie est écroué

Arrêté une première fois fin avril mais relâché au terme de sa garde à vue, un soixantenaire poursuivi pour des affaires de pédophilie a été remis en prison mercredi. Il est ainsi privé de sa liberté provisoire, après que l’une des victimes a été entendue par le procureur.

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Une des manifestations de soutiens aux victimes présumées à Taourirt / Ph. Rachida Moujniba
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Remis en liberté début mai à l’issue de sa garde à vue, un soixantenaire est resté poursuivi pour pédophilie, dans un village de la province de Taourirt, en situation de liberté. Après les premières révélations publiques sur des soupçons d’agressions sexuelles sur son neveu de sept ans, la plainte de la mère d’une deuxième victime présumée a été ajoutée au dossier du prévenu. Il s’agit d’une adolescente de 14 ans, qui a été entendue par la gendarmerie de Taourirt le 14 mai dernier.

La jeune fille, en compagnie de sa mère, a été entendue hier par le procureur général du roi à Oujda, avant de passer devant le juge d’instruction, nous confirment des sources associatives sur place. «Le prévenu a également été entendu au cours de la même séance, après laquelle il a été remis en prison», nous explique Rachida Moujniba de l’Association Al Amal, active au Centre de protection sociale des femmes et des enfants victimes de violences à Taourirt.

«Le procureur a interrogé les deux parties et l’adolescente a reconfirmé ses dires, initialement retenus par la gendarmerie de Taourirt, nous explique la militante. Elle a également rappelé qu’elle avait pressé sa mère de porter plainte, après que l’affaire du premier enfant victime a été révélée, afin que le prévenu ne fasse pas de nouvelles victimes». Pour sa part, l’homme a nié les faits lui étant reprochés et a même démenti être le numéro 2 de la mosquée du village, dont il est parti au lendemain des premières révélations.

«Les récits de l’adolescente auprès de la gendarmerie et du procureur sont concordants. Ce dernier en a déduit que nous n’avions pas affaire à un règlement familial et à un individu qui peut réellement faire des victimes là où il se trouve et il a dont été remis en prison, comme nous l’a confirmé également la mère de la victime de 7 ans.»

Rachida Moujniba

Neveu du prévenu, l’enfant de sept ans commencera enfin ses séances thérapeutiques auprès d’une psychiatre à Oujda, à partir de la semaine prochaine.

En attendant le 11 juin

La première audience devant le juge se tiendra le 11 juin prochain. Une séance au cours de laquelle la présence du père de l’adolescente est requise par le procureur, ce qui est difficilement envisageable. Rachida Moujniba nous en explique les raisons :

«Cette fille a été abandonnée par son père à l’âge de 3 ans. Celui-ci l’a privée de tout, même de son droit à être inscrite au registre d’Etat civil. Sa mère est encore en cours de procédure pour inscrire ses enfants dans son propre livret de famille. Cependant, le tribunal exige la présence du père, mais il faut savoir que c’est la mère qui prend en charge ses enfants depuis que le chef de famille est absent, c’est-à-dire il y a plus de dix ans.»

Rachida Moujniba souligne, par ailleurs, que la mère «n’a pas eu l’occasion de s’expliquer là-dessus auprès du procureur, alors que le Parquet a bien connaissance de son divorce, il sait que c’est elle seule qui est en charge de ses enfants, en subvenant à leurs besoins notamment». Notre interlocutrice se demande alors «pourquoi le père qui n’a plus aucun lien avec l’adolescente doit aujourd’hui être là».

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