Libye : Un Marocain accuse l’OTAN d'avoir tué sa fille

Le 20 juin dernier, les forces de l’OTAN bombardent une résidence située à 70 km à l’ouest de Tripoli. Une résidence qui appartient à Khouildi Hemidi, conseiller historique du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Selon le gouvernement libyen, le raid a fait une quinzaine de victimes civiles. Parmi elles, Aïcha Chlih, une citoyenne marocaine qui y travaillait comme «dame de maison».

Le fils du conseiller de Kadhafi, Khaled Hemidi, qui a perdu ses trois enfants ainsi que son épouse lors de cette attaque des forces de l’alliance, a déposé une plainte à Bruxelles contre l’OTAN. Il souhaite obtenir réparation du dommage moral (la perte de ses proches) et matériel (la destruction de la maison) subi lors de cette action ciblée. Pour se défendre, le fils du dignitaire libyen s’est attaché les services de deux avocats, un Français et un Belge.

C’est ce dernier, Me Ghislain Dubois, qui vient de faire savoir que le père de la défunte Aïcha Chlih, a décidé lui aussi de se joindre à la plainte déposée par la famille libyenne. «Je viens d'être mandaté par un citoyen marocain, Abdellatif Chlih, qui vit au Maroc et qui a perdu sa fille Aïcha». Le père éploré «va donc se joindre à l'action initiale que mène M. Hemidi, au nom de sa fille défunte, en dommages et intérêts», a ajouté l’avocat.

Les plaignants accusent l’OTAN de «crimes de guerre». Leur action vise essentiellement le secrétaire général de cette organisation militaire, Anders Fogh Rasmussen, et le général canadien général Charles Bouchard, qui commande l'opération «Unified Protector» depuis le QG de l'Otan installé à Naples (sud de l'Italie). Rasmussen avait déclaré au lendemain de cette attaque que  l'Otan allait «poursuivre sa mission parce que si nous arrêtons, d'innombrables civils pourraient perdre la vie».