Menu

Grand Angle

Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme : La prise en charge, une priorité pour les malades

A l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, Yabiladi a contacté Mounia Benyahya, présidente de l’association SOS autisme, pour dresser le bilan de la situation des personnes atteintes de ce trouble au Maroc.

Publié
Photo d'illustration - AFP
Temps de lecture: 3'

Le 2 avril est chaque année la journée dédiée à la sensibilisation à l’autisme dans le monde. L’occasion de revenir sur les défis que rencontrent les personnes atteintes de trouble du spectre autistique et leur entourage, ainsi que les avancées au Maroc.

Tout d’abord, rappelons que l’autisme (ou trouble du spectre autistique) regroupe un ensemble d’affections caractérisées par un certain degré d’altération du comportement social, de la communication et du langage, «ainsi que par la modicité des centres d’intérêts et des activités, qui sont spécifiques à la personne et répétitifs», peut-on lire sur le site de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Un enfant sur 160 en est atteint dans le monde.

Peu de structures

Au Maroc, certaines associations œuvrent pour améliorer le quotidien des enfants malades et leur prise en charge. Mounia Benyahya, présidente de l’ONG SOS autisme créée en 1996, déclare à Yabiladi que le problème majeur que peuvent rencontrer les malades «est la prise en charge, puisqu’il y a très peu de structures». La militante souligne que «seule la prise en charge avec des méthodes adaptées peut donner des résultats». Sans cela, les «enfants sont dans des situations très graves et handicapantes».

«SOS autisme est le seul centre au Maroc à prendre en charge l’enfant dès le matin jusqu’en fin d’après-midi. Les enfants sont complètement pris en charge puisque nous avons les outils et les toutes dernières méthodes adaptées à la problématique de l’autisme.»

Il existe d’autres associations, mais «elles ont des petites classes intégrées», ajoute la présidente de SOS autisme, «non pas des centres avec des ateliers». D’autre part, les familles à revenus moyens peuvent se retrouver en difficultés face au coût de la prise en charge. Au sein de SOS autisme, le coût mensuel est de 3 000 dirhams «pour les familles qui en ont les moyens». Le coût réel de la prise en charge de l’enfant se situe «entre 12 et 15 000 dirhams par mois», précise Mounia Benyahya. «SOS autisme prend en charge le reste si les parents ne peuvent pas payer. C’est pour cela que nous organisons des événements et des levées de fonds : pour combler le déficit», ajoute la présidente.

Toutefois, la militante déplore le peu de projets mis en œuvre par l’Etat en faveur des personnes atteintes d’autisme : «Le ministère de la Famille nous avait promis de grands projets il y a quelques années, mais rien n’a été fait. Il n’y a absolument rien qui est fait aujourd’hui pour l’enfant autiste, ni au niveau de la loi, ni au niveau de la prise en charge. L’Etat s’en lave les mains.»

«Il faut créer des structures, et avant ça il faut mettre en place des centres de formation. Quand on ouvre des structures, il faut absolument ramener des gens de l’étranger pour former nos éducateurs, ce qui est très coûteux. De plus, toutes les formations qui sont faites ici par certaines provinces ne sont malheureusement pas adaptées à la problématique de l’autisme.»

D’après une dépêche MAP publiée aujourd’hui, le ministère de la Santé a conclu un partenariat avec le Collectif autisme Maroc pour l’organisation d’une session de formation chaque année au profit de 120 bénéficiaires, dont les professionnels de la santé, les éducateurs et les familles des personnes autistes. Cette initiative entre dans le cadre du plan national relatif à la santé et au handicap 2015-2021.

D’après la même source, le ministère a mis en place le plan autisme pour «élaborer et actualiser régulièrement le corpus de connaissances sur l’autisme, et analyser les besoins des personnes atteintes, améliorer le niveau de formation des professionnels dans le domaine du dépistage et la prise en charge précoce de l’autisme, promouvoir une offre d’accueil, de services et de soins cohérents et diversifiés, assurer une cohérence entre les politiques des départements institutionnels et non institutionnels et élaborer un cadre juridique et éthique à l’accompagnement des malades».

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com