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Grand Angle

Maroc : Une ONG anti-israélienne invoque le préambule de la constitution

Une ONG marocaine a mis en garde contre l' «instrumentalisation» de la constitution dans des actions de normalisation avec Israël. Explications.

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Les deux médaillées israéliennes au Grand prix de judo à Agadir / Ph. Twitter
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Le Secrétariat du groupement d'action nationale pour la Palestine est vent debout contre la normalisation avec les Israéliens. L'ONG, à l'instar d'autres associations agissant dans le même champ, a vivement condamné la diffusion de l'hymne israélien au Grand prix de judo d'Agadir. 

«C'est un développement grave et sans précédent qui constitue un appui direct à l'entité criminelle et un mépris du consensus marocain du roi, gouvernement et peuple contre la décision du dénommé Donald Trump de transférer l’ambassade américaine à Al Qods. Une décision rejetée par le peuple marocain dans son ensemble et dénoncée par la société civile, particulièrement à Agadir», déplore-t-elle dans un communiqué parvenu à notre rédaction.

La position résolument anti-israélienne de ladite association est logique et prévisible. Néanmoins, c'est la première fois qu'elle pointe du doigt l’«instrumentalisation de la constitution» du 1er juillet 2011 dans des actions de normalisation avec l'Etat hébreu. 

L'ONG réclame la réactivation des propositions de loi de 2013 pénalisant la normalisation

Le préambule de la loi fondamentale précise en effet que le Maroc est un «État musulman souverain, attaché à son unité nationale et à son intégrité territoriale, le Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible. Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, s’est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen».

L'argument des origines marocaines de nombreux israéliens qui se rendent au Maroc ou ayant des contacts avec des Marocains avaient été brandi par des acteurs politiques locaux pour enterrer définitivement des propositions de loi, incluant peines d'emprisonnement et amendes, pénalisant la normalisation avec Israël et les Israéliens. Des textes, déposés en août 2013 par les groupes de députés du PAM, PJD, USFP, PPS et Istiqlal, mais sans jamais être mis dans le circuit législatif. Le Tracteur avait même fini par retirer son initiative.

Le Secrétariat du groupement d'action nationale pour la Palestine réclame d'ailleurs la réactivation du processus législatif. Mi-décembre, le PJD et l'Istiqlal ont promis d'actualiser les propositions de loi afin de se conformer justement au préambule de la constitution. Mais depuis, les deux formations n'ont rien entrepris en ce sens.

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