Gendarmes algériens et membres du Polisario affrontent des présumés djihadistes

Le très isolé «camp Dakhla», situé à 200 km de Rabouni, est le théâtre d’affrontements armés entre un groupe et des membres du Polisario soutenus par la gendarmerie algérienne.

Officieusement, le Polisario inscrit cette opération dans le cadre de la lutte contre les réseaux de trafic de drogue. Néanmoins, le renfort des Algériens est révélateur d’un autre registre de la menace sécuritaire. «Cela fait trois jours que les gendarmes algériens et ceux du Front n’ont pas réussi à en finir avec des hommes fortement armés», nous confie une source.

«La piste terroriste se précise, d’autant que le ‘camp Dakhla’ est un terrain où s’activent depuis un certain temps les disciples d’Adnane Abou Walid Al Sahraoui, un chef de guerre ayant prêté allégeance à l’organisation terroriste Daesh», ajoute-t-elle. Auparavant, il s’était rallié à Al-Qaida.

Le choix du «camp Dakhla» des groupes présumés djihadistes n’est pas le fruit du hasard : outre son éloignement des zones sous contrôle des milices du mouvement et des militaires du voisin de l’Est, il est réputé pour être le point de chute de personnes ayant perdu la confiance d’Alger ou de la direction du Polisario. Bachir Mustapha Sayed, après son accord avec les Américains en 2002, avait été banni de Rabouni et nommé «gouverneur» du «camp Dakhla».

Pour rappel, le BCIJ marocain (Bureau central des investigations judiciaires, ndlr) a annoncé très récemment le démantèlement d’une cellule présumée terroriste qui serait liée au Polisario, composée de trois individus âgés de 24 à 30 ans.

L’un des prévenus, originaire de Laâyoune, «qui avait rallié les camps de Tindouf, avait l’intention de commettre des attentats à l’intérieur du royaume», précisait le département de Abdelouafi Laftit dans un communiqué.