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Grand Angle

Rachida Aziz : La liberté de se vêtir [Magazine]

Rachida Aziz va lancer la confection d’une partie de ses collections de vêtements au Maroc. La jeune femme est une styliste déjà renommée. Elle a créé la griffe Azira à Bruxelles, en 2008. Ancienne assistante sociale, elle est fortement engagée dans une démarche éthique. Elle veut montrer, à travers sa ligne de vêtements, que la véritable liberté ne se situe pas dans le dévoilement du corps mais dans le fait d’avoir le choix entre le montrer ou non.

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 Yabiladies : Comment avez-vous été amenée à recourir à la production textile marocaine pour votre marque ?

Rachida Aziz : J’ai commencé dans la mode il y a trois ans et depuis deux ans j’ai ma propre boutique, à Bruxelles. Mon travail a eu beaucoup de succès dès le départ. Du coup, depuis le début, j’ai des problèmes pour répondre à la demande. C’est d’autant moins évident de trouver que je veux replacer le corps et le vêtement dans une problématique éthique. Je cherchais donc un nouvel atelier de confection. En tant que Belgo-marocaine, j’ai finalement trouvé l’atelier que je cherchais au Maroc.

Qu’est ce qu’un atelier de production « éthique » dans la mode ?

Je suis très exigeante sur la production. En Belgique, j’ai recour à un atelier de réinsertion socio-économique. Mes relations avec mes fournisseurs relèvent du commerce équitable. J’utilise aussi des fibres biologiques pour mes vêtements. Au Maroc, je fais réaliser mes vêtements dans un atelier de confection qui emploie des femmes mères célibataires. Je l’ai trouvé en m’adressant à ces femmes elles-mêmes qui m’ont guidée vers un chef d’atelier.

Si vous produisez aussi au Maroc, vous ne vendez que dans votre unique boutique bruxelloise. Pensez-vous réaliser des ventes via internet ?

Il est prévu que le site commercial de ma marque offre cette possibilité, mais je veux aussi lancer un site éthique : «ethical design for body and mind». Beaucoup de gens sont préoccupés par les questions éthiques dans leur quotidien, mais ils ne savent pas où chercher l’information. Je veux centraliser toutes les informations relatives aux démarches éthiques : des informations conso, des astuces, des news culturelles... Je veux donner une plateforme à ces  préoccupations

Le style de vos vêtements fait-il aussi écho à votre démarche éthique globale ?

Je cherche à montrer que la liberté n’est pas antinomique avec l’éthique. On ne doit pas imposer aux femmes de montrer ou de ne pas montrer leurs corps. Je fais des vêtements qui permettent, même avec une seule tenue, de montrer plus ou moins son corps, grâce à un jeu de couches et de superpositions. Selon les lieux et les moments de la journée, une même femme peut avoir envie de ne pas montrer son corps puis de le découvrir. Je réalise des pièces modulables qui peuvent avoir plusieurs usages différents. Je travaille aussi avec l’ampleur des vêtements en éloignant le tissu ou en le rapprochant des lignes du corps.

Cet article a été précédemment publié dans Yabiladi Mag n°8

Liberté de se vétir...
Auteur : EL BAKI Mohamed
Date : le 13 juillet 2011 à 11h38
Oui,trés bien et c'est trés explicite.
Liberté de se vétir,liberté d'expression de parole,liberté personnelle,liberté de l'Art et tout celà avec une éthique, responsabilité et respect de la société... C'est mon simple point de vue...
Le corps c'est la beauté. L'éthique c'est autre chose !
Auteur : MPHilout
Date : le 12 juillet 2011 à 21h14
Il est évident que tous les arts ont eu à se positionner par rapport à la beauté du corps humain. Les habits, la photo, le cinéma, la sculpture, la peinture, la poésie... ont toujours cherché à mettre en valeur la beauté de notre corps humain, objet de désir, de plaisir et lieu de conception des beaux enfants que nous sommes tous.

Une styliste vit de la beauté de ses créations, du plaisir qu'elle crée et du désir que sa créativité engendre. Il s'agit donc de beauté.

Un caftan peut être gracieux comme peut l'être un costume pour homme. Mais une Vénus ou un Apollon nus sont aussi beaux si le sculpteur ou le peintre sont doués.

L'éthique c'est autre chose : l'éthique traite du Bien. Est-il bien de présenter de beaux bikinis ou de présenter sur la place publique de belles statues de nu ? Oui ont répondu les Grecs, les Romains et les Occidentaux.

L'éthique de Rachida Aziz consiste donc à payer un salaire décent aux travailleuses et aux travailleurs et à ne pas escroquer ses clients. Cela n'a rien à voir avec la taille et la transparence de la lingerie ni la longueur des robes.
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