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Grand Angle

Professionnels du tourisme : Les MRE n’ont rien de spécial [Magazine]

Pour les professionnels du tourisme, les changements qui s’opèrent dans les pratiques des Marocains résidant à l’étranger, lors de leurs retours au Maroc pour les vacances, n’affectent pas leurs stratégies marketing. L’enfant de MRE est soit un touriste lambda, soit un Marocain qui rentre chez lui. Il n’y a pas de troisième voie.

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Ce que je vais vous dire va peut-être vous surprendre, mais, aujourd’hui, définitivement, un MRE a un comportement d’achat en matière touristique comparable à n’importe quel autre touriste français», soutient Salima Haddour, directrice de l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) en France. Elle ne tient compte, dans son raisonnement, que des enfants d’émigrés et non des émigrés

eux-mêmes. «Le fait de rentrer chez soi l’été n’est pas un comportement touristique. Ils ne rentrent pas dans nos paramètres. Notre levier, sur ces gens là est pratiquement inexistant», explique-t-elle.

Aussi exigeants que les autres

Une étude avait pourtant été lancée pour analyser le comportement de cette  nouvelle génération. Une stratégie avait même été mise en place, en 2007, pour séduire cette clientèle particulière. «Nous commençons à mettre en place des actions, directement dans les pays d’accueil, adressées à ces MRE. Notamment le

Programme de promotion du Maroc «Assiyahia» lancé en 2007», expliquait Abbas Azzouzi, directeur général de l’ONMT, au début de l’année 2008. Cette carte assurait, en partenariat avec le Groupe Banque Populaire, des tours opérateurs et des chaînes hôtelières, des avantages et des réductions financières tant au niveau du transport qu’en terme d’hébergement. Paradoxalement, l’objectif était alors «qu’ils [les MRE] aient les mêmes réflexes en terme de consommation que les touristes d’origines étrangères», expliquait M. Azzouzi.

«Cette politique, qui visait spécifiquement les MRE en France et en Belgique, n’a pas donné de retours significatifs. Les gens ne se sont pas reconnus dedans», explique Salima Haddour. L’objectif visé était déjà atteint. Selon elle, les petites différences qui existent par rapport au reste des touristes étrangers ne sont pas suffisamment structurantes pour définir les MRE comme un segment de marché à part. La segmentation se fait sur d’autres critères comme l’envie d’être pris par la main pendant tout son voyage ou, au contraire, de rechercher l’aventure.

Une cible difficile à atteindre

Le Maroc jouit indéniablement d’un capital sympathie auprès des MRE, «mais ce n’est pour autant qu’ils vont automatiquement au Maroc. Nous avons autant besoin de les convaincre que les autres touristes étrangers», argumente Mme Haddour. Le tourisme des origines que pratiquent bien des diasporas dans le monde n’est pas, pour la directrice de l’ONMT France un grille de lecture intéressante. «Elle est  trop basique : les MRE qui font du tourisme sont aussi exigeants que les autres, ils comparent les destinations. Ils veulent que l’on s’adresse à eux de la même façon qu’au reste des touristes étrangers.»

Ce constat sans appel de l’ONMT, se fonde aussi, sur l’incapacité technique des opérateurs touristiques à toucher spécifiquement les MRE dans leur pays  l’accueil. «Ils sont complètement fondus au sein de la population française, il est très difficile de les toucher directement. Même les médias communautaires sont loin d’atteindre tous les MRE», explique Mme Haddour.

En France, la politique a toujours été de ne vouloir, dans l’espace public, que des individus,  des citoyens mais jamais aucune communauté. Elle semble déteindre sur les stratégies marketing des opérateurs touristiques. «Faire du marketing hyper ciblé est difficile, on ne va pas faire du communautarisme à outrance, on marcherait en terrain miné», admet la directrice de l’ONMT France.

L’ONMT reconnait une particularité aux touristes MRE : leur point d’entrée et de sortie sur le territoire marocain ne sont pas les mêmes. «Ceci dit, c’est une tendance qui s’observe aussi pour certains autres touristes étrangers», souligne la directrice de l’ONMT France. Finalement, un segment particulier aux MRE a tout de même été ajouté aux autres, dans le cadre de la stratégie de développement touristique : «découvrir mon pays». Une décision prise du bout des lèvres. Elle consiste essentiellement à proposer une offre culturelle de visites plus riche.

Des besoins identiques à ceux des locaux

Les hôtels, notamment ceux qui s’inscrivent dans le cadre de l’offre Kounouz Biladi, constatent, pour leur part, que le comportement touristique des MRE ne diffère guère de celui des autres Marocains. De la sorte, ils parviennent aux mêmes conclusions en termes de stratégie marketing que l’ONMT France – aucune politique qui ciblerait particulièrement les MRE – tout en se basant sur un constat opposé : les MRE ont les mêmes comportements de consommation que les touristes internes.

«Nous n’avons pas d’action spécifique à destination de ce public, car rien ne nous incite à le faire. En terme de besoin, de produits, il n’y a pas de différence avec les locaux, si ce n’est pour le transport», indique Abdessamad Ahmaza, responsable marketing à Transatour, même s’il reconnaît que les MRE ont plus tendance à prendre plus de locations, sur de plus longues durées, que les autres touristes. Les changements dans les pratiques touristiques des MRE ne poussent donc pas les professionnels du tourisme à modifier leur offre. Les MRE sont, toutes générations confondues, selon l’interlocuteur, assimilés à des touristes étrangers ou à des touristes marocains.

Cet article a été précédemment publié par Yabiladi Mag n°8

Hypocrisie
Auteur : chleuhino
Date : le 04 juillet 2011 à 13h49
Le Maroc se frotte les mains à chaque été concernant les retombées économiques du retour des MRE, assénant des coups de pubs avec "Marhbabikoum fi bladkoum" et blablabla.

Dire que les MRE consomme comme le touriste français de base c'est du pur mensonge.

Déjà le touriste français de base est là pour une semaine ou 15 jours tout au plus, voyage payé chez son tour opérateur. Alors que les MRE sont pour la majorité au Maroc pour 1 mois et demi voir 2 mois.

On sait compter les jours chez l'office du tourisme marocain ?
je n ai pas fini de détailler les besoin s réale des MRE
Auteur : LAHLOU42
Date : le 04 juillet 2011 à 10h43
Quelle analyse révoltante que de dire que les MRE ont les mêmes exigences que les locaux c est inadmissible , nous venant chez nous certes , mais n'ont n avons pas tous a notre disposition des appartements ou villa qui nous attendent , y a des MRE qui passent leur vacances encore chez leur parents ou famille, des fois par solidarité collective ou par nécessité économique, puis les prix y a pas de tarif attractive dans les hôtel pour les longues durées , si on compare les prix de certain pays du tourisme de grande masse le marc reste de loin le plus cher avec une qualité des infrastructure et service médiocre voir inexistant dans certains produits , et je n ai pas fini de détailler les besoin s réale des MRE ...
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