Crises au PJD, PAM et Istiqlal : La réconciliation des Marocains avec la politique n’est pas pour demain

Au Maroc, nombreux sont les partis qui s’évertuent à tout faire pour rebuter les Marocains de la participation politique. Délaissant leurs principales missions constitutionnelles, à savoir l’encadrement des citoyens et jouer les médiations, ils sont engagés dans d’interminables disputes.

A l’Istiqlal, la réunion de demain sera-t-elle la dernière ?

L’Istiqlal, le PJD et le PAM en sont d’ailleurs des exemples saillants. Les trois «grandes» formations politiques sont, depuis des mois, engluées dans des problèmes internes. Les ténors de ces partis se disputent le haut de l’affiche. Ils s’invectivent et parfois même en viennent aux mains, à l’instar de la bataille des «assiettes volantes» qui a pris le dessus sur la première mi-temps du 17e congrès du Parti de l’Istiqlal.

Justement à la Balance, la tension entre le courant de Hamdi Ould Errechid et celui de Hamid Chabat n’a pas baissé d'un cran. Le secrétaire général sortant réclame des garanties pour lui, pour ses fils et pour certains de ses fidèles ainsi que l’adoption du rapport financier de son mandat (de septembre 2012 jusqu’à septembre 2017) en échange de céder le gouvernail à Nizar Baraka.

Difficile dans ces conditions d’avancer que la réunion de demain au complexe sportif de Rabat sera la dernière mais une troisième mi-temps serait-elle envisageable si le conflit entre les protagonistes prenait des proportions inquiétantes et déstabilisantes pour l’unité du parti?

Au PJD, l'usure du pouvoir après seulement 5 années d'exercice

Ailleurs, les premiers symptômes de l’usure du pouvoir commencent généralement à se manifester après dix ans d’exercice. Ce n’est toutefois pas le cas du PJD. Dans les rangs de l’opposition, les islamistes étaient cités en exemple dans le respect de la discipline. Mais une fois au gouvernement tout a chamboulé.

La crise du troisième mandat d’Abdelilah Benkirane n’a fait qu’exacerber ces divisions et les étaler sur la place publique, sachant que bien avant le limogeage par le roi Mohammed VI du secrétaire général de la Lampe, Aziz Rebbah et Abdelkader Amara étaient dans le viseur de médias proches de Benkirane.

La zone de turbulence que traverse la Lampe affecte son rayonnement. En témoigne les défaites successives des candidats du PJD dans des élections partielles à El Jadida, Settat, Agadir et Taroudant. Seule la circonscription de Tétouan a échappé au massacre. En plus de ces revers, le PJD affronte son 8e congrès, du 9 et 10 décembre, dans de mauvaises conditions de l'aveu même de Benkirane. C’est inédit dans l’histoire du parti.

Au PAM, les accusations d’enrichissement illégal fusent

Le Tracteur a fini par payer les frais d’années de dopages systématique. Son moteur n’est plus capable d’absorber de nouveaux produits anabolisants. La menace de la crise cardiaque est plus que jamais imminente.

Les dysfonctionnements dans la marche du parti sont légion. Le linge sale des PAMistes alimente presque quotidiennement les médias marocains. Contrairement à l’Istiqlal et au PJD, au PAM le contexte d’affrontement a pris une tournure dangereuse au parti qui ambitionnait au moment de sa création de rénover l’action politique et de constituer une exception sur la scène partisane. Un objectif que le parti aurait raté.

De membres influents du parti s’accusent mutuellement d’enrichissement illégal. La question a même éclipsé l’ordre du jour de la réunion du bureau politique du 28 octobre dernier.

Autant de crises qui renvoient la réconciliation tant espérée des Marocains avec la participation politique à une date lointaine…