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Interview

«Yoga fouk Stah» : Le photographe marocain Ali Berrada parle de son nouveau projet [Interview]

A 30 ans, Ali Berrada est sans doute l’un des célèbres photographes marocains ayant réussi à accroître sa notoriété et son œil de photographe. Si le véritable déclic a eu lieu en 2009 lors d’un voyage au Japon, son exposition «Look back», en duo avec Amine Benboubker à L’Appart 19, à Casablanca, a fasciné plusieurs Marocains. Depuis, Ali Berrada multiplie les projets et les consécrations. Actuellement en voyage en Inde, le photographe casablancais nous parle de sa passion pour la photographie et son projet «Yoga fouk Stah». Interview.

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Le photographe marocain Ali Berrada. / Ph. DR
Temps de lecture: 2'

Vous êtes un Casablancais amoureux de la photographie. Comment cette passion est-elle née ?

Originaire de Casablanca, c’est après un voyage au Japon en 2009 que j'ai décidé de m'intéresser un peu plus à la photographie. Je ne pense pas avoir de style particulier : je prends en photo ce que j'aime. Ça peut aller d'un paysage surréaliste à l’ombre d'un arbre.

La photographie est avant tout une passion pour moi, peut-être même une manière de voir les choses. Même si je peux avoir des propositions rémunérées, je ne les considère pas comme un travail. Argent ou pas, à la fin de la journée, je prends des photos avec la même intention et le même amour.

Quand est né cet amour pour la photographie ?

J'ai encore mon premier appareil photo que mon père m'avait offert quand j'avais peut-être 15 ans. Je me souviens que je prenais déjà beaucoup de photos de tout et n'importe quoi, puis la vie a fait que je m'y suis de plus en plus intéressé. Je n'ai pas étudié cet art au sens académique du terme mais j'ai bien passé des heures et des heures à comprendre les mécanismes des appareils, à lire l'histoire de la photographie. Et puis la meilleure manière d’apprendre, c’était bien de sortir de ma chambre et de pratiquer un maximum.

La photographie est-elle à l’origine de vos déplacements ou est-ce plutôt un passe-temps ?

Partir loin seulement pour prendre des photos, ce serait aller à l'encontre du principe du voyage, c'est-à-dire repousser ses limites pour découvrir de nouveaux horizons et se redécouvrir soi-même. Pendant mes voyages, j'ai toujours mon appareil avec moi, mais il y a des moments qui, selon moi, ne valent pas la peine d’être pris en photo. Ce sont des instants qui sont enregistrés dans une mémoire autre que numérique.

Depuis que vous voyagez en dehors du Maroc pour prendre des photos, votre regard sur le royaume a-t-il changé ?

Je vis actuellement à Casablanca même si je bouge beaucoup en dehors et au Maroc. Au passage, après avoir beaucoup voyagé dans le monde, je continue à dire que ce pays est incroyablement beau. Il suffit de sortir des sentiers battus pour s'en rendre compte.

Parlez-nous de vos futurs projets…

Je travaille actuellement sur un projet depuis bientôt un an, «Yoga fouk Stah», avec une amie yogiste qui s’appelle Tamara, de Dar Yoga. Nous avons suivi des gens qui pratiquent le yoga sur les toits des immeubles à Casablanca. Le but est de montrer qu'on peut voyager sans forcément aller très loin. C'est vraiment impressionnant de voir à quel point une heure de pratique permet de fuir le stress et la nuisance sonore de la ville blanche. Il y a aussi des projets vidéo qui arrivent bientôt. 

Du coup, vous vous intéressez aussi au yoga ?

Avec le voyage et la photo, la spiritualité est quelque chose qui m'intéresse particulièrement. Ce sont trois domaines qui sont d'ailleurs très liés pour moi. Chaque voyage me permet de prendre des photos, de m'ouvrir aux autres et donc de mieux me connaître. C'est en allant à la rencontre d'une autre culture ou d'une autre religion que j'arrive à comprendre celle dans laquelle je vis. 

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